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L’avion reste sûr pour les animaux

L'accident ayant causé la mort de 600 animaux entre Madagascar et Zurich ne remet pas en cause le transport des animaux par avion, estiment les zoos de Zurich et de Bâle.

Le WWF est du même avis. Le danger, selon lui, c’est le commerce illégal d’animaux.

Le directeur du Zoo de Zurich Alex Rübel a répondu à la question avant même qu’elle ne soit posée: «Ce qui est arrivé ne remet pas en cause les transports d’animaux, a-t-il déclaré mercredi lors de la conférence de presse consacrée au décès – dû au froid – de quelque 600 animaux en provenance de Madagascar.

«La survie de plusieurs espèces serait impossible si on ne les déplaçait pas d’un endroit à l’autre. D’un site sauvage à un autre site sauvage, il n’y a souvent que l’avion. De plus, l’avion présente l’avantage de la rapidité», a ajouté Alex Rübel.

Ces transports particuliers se font selon des règles bien précises. «La compagnie hollandaise KLM s’est ainsi spécialisée dans le transport d’animaux, indique Gerry Guldenschuh, conservateur du zoo de Bâle. Nous travaillons bien sûr avec Swiss quand la destination nous le permet.»

Transports très fréquents

Parce qu’ils participent à des programmes communs d’alimentation de certaines espèces animales, les zoos échangent constamment des animaux. «Nous envoyons environ 350 animaux et en recevons quelque 150 par année», précise Robert Zingg, curateur du zoo de Zurich.

Même son de cloche à Bâle: «En fait, nous sommes constamment en train d’organiser des transports, précise Gerry Guldenschuh. Comme Zurich, nous travaillons avec des entreprises spécialisées.»

Devant les risques, certaines compagnies préfèrent tout simplement refuser tout voyage animalier. Ce n’est pas le cas de Swiss, qui assure environ 6000 envois par année.

Soutes climatisées

«Nous ne pouvons pas dire combien d’animaux cela représente, indique le porte-parole Manfred Winkler, un envoi pouvant contenir un ou des dizaines d’animaux. Nous recevons des commandes tant de privés que de laboratoires qui veulent envoyer des souris par exemple.»

Swiss se targue d’offrir des conditions optimales: «Les soutes des Airbus 330, 320, 321, 319 mais aussi des MD11 sont équipées de locaux climatisés et où l’oxygène est contrôlé, précise le porte-parole.

Surprise

La température est également constamment contrôlée durant le vol. Nous n’avons jamais eu d’accident.» L’aéroport de Zurich est en outre doté d’une salle climatisée pour les animaux en transit, afin qu’ils ne restent pas au froid à l’extérieur.

A propos de l’accident d’Air France, Manfred Winkler ne cache pas sa surprise: «Ce qui est arrivé est très étonnant. Il y a dû avoir une erreur assez grave quelque part. Ce genre d’incident est extrêmement rare.»

Le WWF, qui loue le travail très professionnel du zoo de Zurich, ne s’oppose pas fondamentalement au transport des animaux. «Le problème reste celui du commerce illégal, et aussi, par conséquent, du transport illégal des animaux», estime Monica Borner du WWF.

Interrogée par l’ATS, la Protection suisse des animaux est plus sévère: selon elle, le cas des animaux malgaches montre qu’il n’est pas suffisant de colle rune étiquette sur les caisses avec la mention «animaux vivant». Le personnel des aéroports n’est pas formé à ce genre de manipulations, dénonce la PSA, qui fustige en outre l’importation privée d’animaux.

swissinfo, Ariane Gigon Bormann, Zurich

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