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L’AVS au cœur d’une guerre des tranchées

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Alors que les patrons exigent des mesures d'économie draconiennes, les syndicats déclarent la guerre au projet de 11ème révision de l'AVS. Ce projet sera débattu dès lundi prochain au Conseil national à Berne.

Les trois organisations faîtières des syndicats et des associations d’employés, soit l’Union syndicale suisse (USS), la Confédération des syndicats chrétiens (CSC) et la Fédération des sociétés d’employés (FSE), l’ont martelé, lundi. Elles combattront le projet de 11ème révision de l’AVS.

Les trois organisations dénoncent les «trois lacunes essentielles du projet». Elles considèrent en effet que la «composante sociale du système de retraite à la carte est insuffisante et ne correspond pas à la volonté de la population».

Elles rejettent également «les coupes en matière de rente de veuve» qui ne tiennent «aucunement compte des réalités socio-politiques». Selon les syndicats, «l’offensive dirigée contre l’indice mixte et le ralentissement du rythme d’adaptation des rentes vise le démantèlement camouflé des rentes».

Pour sa part, l’Union patronale suisse demande un assainissement des assurances sociales et refuse l’augmentation de 1,5% de la TVA en faveur de l’AVS. L’Union patronale demande au Conseil national de prendre des mesures d’économie plus efficaces et qui permettent de renoncer jusqu’en 2010 à toute augmentation de la TVA.

L’objectif du Conseil fédéral d’économiser 1,2 milliard de francs a, au lieu d’être renforcé, été diminué de moitié, écrit l’UPS lundi. A la place d’économies supplémentaires, la commission compétente du National a accru les prestations, augmentant encore le déséquilibre des coûts.

Pour les centrales syndicales, le projet de 11ème révision est une attaque frontale contre la plus importante assurance sociale du pays. S’agissant des retraites à la carte, les syndicats estiment qu’il faut affecter un montant de 1,5 milliard de francs – et pas seulement 800 millions – pour financer les retraites anticipées.

Selon les syndicats, ce sont en priorité aux classes sociales les moins nanties qu’il faut permettre une retraite anticipée, principalement en raison d’un état de santé souvent dégradé par de longues années de travail pénible. Par ailleurs, ce sont précisément ces classes, en raison d’un faible revenu, qui ne peuvent pas se permettre une réduction importante de leurs rentes.

Pour ce qui est de la rente de veuve, les syndicats estiment que les coupes prévues par le Conseil fédéral vont supprimer toute rente à près de 70 % des veuves. C’est les pousser dans la détresse sociale, estiment les syndicats qui soulignent que la majorité des personnes concernées ne pourraient retrouver que des emplois très précaires.

En conséquence, l’USS, la CSC et la FSE demandent instamment que l’on renonce au démantèlement des rentes de veuves avec enfants.

swissinfo avec les agences

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