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L’engagement des partis n’a rien de virtuel

Keystone

Qu'il s'agisse de leur action en faveur de la Cinquième Suisse ou de leur présence à l'étranger, les partis prononcent en chœur un mot magique: Internet.

En année électorale, ils tiennent cependant à ce que leurs représentants se déplacent physiquement aux divers congrès de Suisses de l’étranger et à ce que leur visibilité sur papier soit assurée.

Plus pratique, plus rapide, moins cher. Les partis gouvernementaux ont semble-t-il trouvé la panacée pour être présents à l’étranger. Tous citent en effet Internet au premier rang des instruments qui leur permettent de faire connaître leurs candidats et leur programme aux expatriés suisses en vue des élections fédérales de cet automne.

Quant à leur action politique en faveur de la Cinquième Suisse, elle a également Internet en point de mire. Du parti socialiste (PS) au parti radical (PRD, droite) en passant par le parti démocrate-chrétien (PDC, centre droit), tous mentionnent leur engagement au Parlement pour faire avancer le dossier du vote électronique.

Une revendication prioritaire aux yeux du Conseil des Suisses de l’étranger (CSE). Réuni fin mars à Berne, celui-ci a souhaité que les élections fédérales de 2011 se fassent à l’ère électronique.

Faciliter, simplifier

«De la part des politiciens, nous attendons qu’ils soient actifs sur le vote électronique, mais aussi sur la défense du réseau consulaire, des écoles suisses ou de la facilitation de la mobilité», résume le responsable de la communication de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) Marc Demierre.

Autant de questions qui ont été l’objet d’interventions parlementaires de la part de différents partis lors de la présente législature. En matière de cyberadministration par exemple, c’est le PDC qui s’est taillé le profil le plus net, exigeant du Conseil fédéral un rapport sur ce sujet

«Les guichets virtuels seraient très pratiques pour les Suisses de l’étranger, mais aussi pour les Suisses de l’intérieur», note Alexandra Perina-Werz, porte-parole du PDC. Au chapitre des mesures utiles tant à l’étranger qu’en Suisse, elle mentionne aussi les simplifications dans le domaine des assurances sociales.

Un terrain sur lequel le PRD est également présent. «Nombreux sont nos parlementaires qui ont une expérience à l’étranger, note à cet égard Guido Schommer, secrétaire général du parti, ils connaissent les problèmes et agissent de manière à faciliter les échanges, en particulier au niveau des bilatérales.»

Relais au Parlement

Globalement, les partis estiment qu’ils ont connaissance des difficultés que rencontrent les Suisses de l’étranger. Là encore, Internet joue un rôle important puisque tous ont mis en place des communautés virtuelles. Du côté des socialistes et des Verts, on mise aussi sur les blogs.

Mais c’est surtout par le biais de leur section internationale que les partis prennent soin de leur ‘âme étrangère’. Comptant de 60 membres pour le PS à près de 150 pour l’UDC, ces sections rendent les parlementaires attentifs à certaines questions qui touchent les expatriés.

«Nos parlementaires écoutent les propositions de notre section internationale. Il y a de bons contacts», indique Miriam Dagai du secrétariat générale de l’Union démocratique du centre (UDC, droite dure).

Ce système de relais est également l’un des axes principaux de l’action du PDC – dont la député Thérèse Meyer préside le groupe interpartis ‘Suisses de l’étranger’ au Parlement -, du PRD et du PS en faveur de la Cinquième Suisse.

Méthodes plus classiques

Les socialistes ont par ailleurs franchi un pas supplémentaire. Pour améliorer la représentation des Suisses de l’étranger, ils déposeront une initiative parlementaire demandant que des sièges leur soient réservés aux Chambres. Déjà avancée par d’autres partis en 2003, cette idée ne figure pas parmi les priorités de l’OSE, qui la juge difficilement viable politiquement.

L’organisation estime néanmoins que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour intéresser davantage les expatriés à la politique. Son manifeste électoral exige ainsi un envoi généralisé du matériel d’information des partis, qu’actuellement les Bernois ou les Argoviens du dehors ne reçoivent par exemple pas.

Car si Internet est l’outil idéal, les partis n’en dédaignent pas moins les méthodes de campagne plus classiques. Distribuée à près de 400’000 exemplaires, la ‘Revue suisse’ reste un moyen privilégié d’atteindre les expatriés.

Quant à la présence physique des politiciens aux divers congrès de Suisses de l’étranger, aucun parti gouvernemental ne la néglige. En année électorale, l’enjeu ne consiste pas seulement à séduire les 111’000 expatriés inscrits. Il faut aussi convaincre les quelque 645’000 Suisses de l’étranger de participer plus activement à la vie politique du pays.

swissinfo, Carole Wälti

Depuis 1992, les Suisses de l’étranger ont les mêmes droits politiques que les Suisses de l’intérieur au plan fédéral.

Ils peuvent voter par correspondance ou être élus à leur ancien lieu de domicile ou dans leur commune d’origine.

De plus, certains cantons et certaines communes leur accordent également le droit de participer aux scrutins qu’ils organisent.

Toujours plus de votants

Le nombre de Suisses de l’étranger inscrits sur les registres électoraux est en augmentation constante.
1992: 15’000.
2006: 110’000.
22,5% des expatriés en âge de voter sont inscrits sur les registres.
Les expatriés représentent plus de 2% de l’ensemble des citoyens suisses.

Sur les quatre partis gouvernementaux, seule l’UDC va constituer des listes spécifiques de Suisses de l’étranger. L’une sera proposée à Zurich et l’autre à Schaffouse. Une troisième pourrait voir le jour à Genève.

Le PS, le PRD et le PDC ont de leur côté ouvert leurs listes aux Suisses de l’étranger. Le PDC a pour le moment des candidats inscrits dans les cantons de Vaud, Berne et Genève.

Enfin le PS n’a pour l’instant pas de candidat expatrié inscrit.

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