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L’Europe plébiscite la Suisse qui ne veut pas d’elle

Les plus chauds partisans de l’adhésion de la Suisse sont les Danois et les Suédois. Keystone

La Suisse serait accueillie à bras ouverts par les habitants de l'Union européenne, si elle était candidate. Le paradoxe de l'Eurobaromètre est d'autant plus frappant que la population suisse, le 4 mars dernier, a fait savoir qu'elle n'était nullement pressée d'adhérer à l'Union.

L’Union européenne et la Suisse, c’est plus que jamais «je t’aime, moi non plus». Les réticences suisses à l’égard d’une adhésion ne refroidissent nullement les ardeurs des ressortissants des pays membres. Le constat, qui vaut aussi pour la Norvège, ressort du vaste sondage Eurobaromètre réalisé deux fois par an par la Commission européenne. Un sondage réalisé, il faut toutefois le souligner, trois mois avant le refus suisse de l’initiative «Oui à l’Europe» par 76,7% des voix.

Quand on demande aux citoyens des Quinze «quels pays devraient rejoindre l’Union européenne», la Suisse et la Norvège arrivent en tête avec le score ébouriffant de 70%. De quoi susciter de fortes jalousies parmi les treize pays officiellement candidats à l’adhésion.

Le mieux noté d’entre eux, Malte, n’obtient même plus la majorité d’avis favorable, se contentant de 48%, devant la Hongrie, 46%, et la Pologne, 44%.

La suite de la liste n’est qu’une descente aux enfers de l’impopularité. La Slovénie, la Bulgarie et la Roumanie n’ont droit qu’à entre 33 et 35% de sondés favorables à leur adhésion. Quant à la Turquie, candidate mais pas encore admise à la table des négociations, elle ferme la marche avec 30%.

Les plus chauds partisans de l’adhésion de la Suisse sont les Danois et les Suédois, ils votent pour la Suisse à quatre contre un. Les plus tièdes sont les Britanniques et les Français, 57 et 61% respectivement, mais c’est aussi en Grande-Bretagne et en France que l’on observe les scores les plus faibles pour les candidats à l’adhésion.

Au-delà du paradoxe du cas suisse, reste le problème de légitimité démocratique que ce sondage met en évidence pour l’élargissement de l’Union. Les dirigeants des Quinze la présentent comme une priorité historique, un point de vue que ne partage qu’un Européen sur quatre.

Thierry Zweifel, Bruxelles

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