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L’Evangile de Marc selon Jean Chollet

Jean Chollet: rendre l'Evangile vivant dans le coeur de son auditoire. Keystone Archive

Un homme, seul sur scène, proclame l'Evangile de Marc. C'est Jean Chollet. Il propose une actualisation des paroles du Christ. Et comme au temps des disciples, de Galilée en Judée, l'acteur vaudois parcourt les églises de Romandie.

Bible en main, Jean Chollet narre l’espace d’une heure et demie sa version vulgarisée du message chrétien. Sans costume, sans décor, sans même aucune respiration musicale. Juste enveloppé qu’il est dans un sobre éclairage.

C’est un pari difficile que Jean Chollet est en train de gagner. Les spectateurs viennent nombreux. Ils sont heureux de redécouvrir l’Evangile selon Marc. Et s’étonnent de le comprendre aussi facilement en compagnie de l’acteur vaudois.

Pour Jean Chollet, en effet, on ne peut plus lire le texte biblique aujourd’hui comme on le lisait en 1900. L’acteur et metteur en scène va même plus loin: «il y a comme un immobilisme dans la lecture biblique. On lit les Ecritures avec une sorte de pseudo respect. Qui leur confère toujours la même musicalité. Et nous plonge immanquablement dans un climat artificiel».

Aussi, la fameuse phrase «En vérité, en vérité, je vous le dis» devient dans le monologue de Jean Chollet «Je vous assure, c’est la vérité». Ou encore «Passe derrière moi, Satan!» devient «Casse-toi, Satan!».

A vouloir trop actualiser un texte sacré, ne court-on pas le risque de le dénaturer et surtout de passer à côté de son sens profond? Même si un texte biblique passe pour ardu et rébarbatif…

«Interprétation au sens étymologique, il y a de toute façon», répond Jean Chollet. «Car, dès que quelqu’un lit un texte biblique en public, il se positionne forcément entre le texte et l’assemblée. Parce qu’il est jeune ou vieux, homme ou femme, drôle ou triste. Et que tous ces paramètres auront une incidence sur sa lecture.»

Selon Jean Chollet, le christianisme prend son origine dans un dieu qui court le risque de se révéler. Le dieu qui se révèle en Jésus-Christ. Qui se révèle dans la peau d’un homme simple, dans une étroite bande de terre au bord de la Méditerranée.

«Partant de là, explique l’homme de théâtre, la Bonne Nouvelle du Fils de Dieu doit toujours être réinterprétée, réactualisée. Avec, certes, le danger permanent de trahir sa Parole divine. Mais, même imparfaitement véhiculée, l’essentiel est de la rendre vivante dans le cœur de son auditoire.»

Le message du Christ n’est pas lettre morte, figée une fois pour toutes dans le marbre. Il est sensé aller à la rencontre de l’homme. Or, pour ce faire, il faut qu’il s’adapte au milieu socioculturel dans lequel il vit.

«Au contraire de ces courts passages bibliques que le pasteur ou le curé développe longuement le dimanche matin, je me suis dit pourquoi ne pas partager avec un auditoire la totalité d’un des 66 livres de la Bible. Sans y apporter de commentaires.»

Ainsi porteur de l’Evangile de Marc, Jean Chollet continue sa tournée romande en solitaire. Il est jeudi soir, en l’église de Ressudens, près de Payerne. Vendredi matin, au Centre œcuménique de Crissier, près de Lausanne. Vendredi soir, en l’église catholique de Alle, près de Porrentruy. Et samedi, à 17h, dans la grande salle de Jongny, au-dessus de Vevey.

Emmanuel Manzi

Renseignements: (021) 323.71.45.

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