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L’extension du Parc national suisse a du plomb dans l’aile

Vue sur le plateau de Macun, inclus depuis le 1er août au Parc national. Keystone

Après le refus ce week-end de la commune grisonne de Zernez lors d'un vote consultatif, les chances du projet sont faibles, estime Martin Bundi, président de la Commission fédérale du Parc national. Une décision définitive sera prise en janvier.

Les habitants de Zernez ont dit non vendredi soir par 227 voix contre 145 à l’extension du Parc national et en particulier à la création d’une zone périphérique de 300 kilomètres carrés qui serait réservée à un «tourisme doux» et à une exploitation durable des ressources. Cette décision est importante, car 69 pour cent du parc actuel sont situés sur le territoire communal de Zernez.

«Je suis très déçu», a réagi Martin Bundi. La méfiance règne dans la commune à l’égard de l’Office fédéral de l’environnement. «Les arguments raisonnables plaidant en faveur de l’extension n’ont pas porté», a-t-il souligné.

De son côté, le maire de Zernez, Chasper Buchli, a regretté que des arguments «émotionnels» aient conduit à la décision de ses administrés. Ces derniers ont craint d’être «mis sous tutelle» avec l’extension du parc. Zernez n’est que la deuxième des 20 communes qui doivent se prononcer sur le projet. En mai 1999, Lavin l’avait approuvé.

Quant au directeur du Parc national Heinrich Haller, il a parlé d’un «très mauvais signe» pour l’agrandissement du parc. «Nous avons volontairement construit ce projet démocratiquement, en contact avec les communes», a-t-il expliqué.

Il reste maintenant trois possibilités, selon Martin Bundi. La première option consiste à poursuivre le projet avec les autres communes, comme prévu. La seconde serait de modifier le projet et de laisser de côté les communes qui s’opposent. Enfin, troisième possibilité: arrêter purement et simplement l’exercice.

Une solution va maintenant être recherchée dans le cadre d’entretiens auxquels vont participer des représentants de la Confédération, du canton des Grisons et de la Commission du Parc national. Une décision devrait être prise d’ici à janvier prochain.

Créé le 1er août 1914, le Parc national suisse était le premier parc national d’Europe centrale et des Alpes ainsi qu’une des réserves naturelles les plus protégées du continent. Aujourd’hui, en superficie (169 km carrés), le Parc national suisse est relégué à l’avant-dernier rang du classement européen.

Le projet de la Commission fédérale, approuvé en mai 1999 par le Conseil fédéral, prévoit d’étendre à au moins 200 kilomètres carrés la zone centrale du parc, qui en compte actuellement 169. Il s’agit de la zone la plus protégée où la nature est laissée à elle-même.

De plus, une zone périphérique de 300 kilomètres carrés doit être créée, avec comme priorité la protection des habitats et des espèces indigènes. Elle doit constituer une sorte de ceinture de protection autour de la zone centrale, où l’homme est présent dans les limites du raisonnable.

swissinfo avec les agences

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