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L’heure des regrets pour Grasshopper

La joie grecque et la tristesse zurichoise. Keystone

Eliminées par l’AEK Athènes, les Sauterelles sont privées de la manne sportive et financière de la Ligue des Champions.

Grasshopper a payé un lourd tribut à son inexpérience et au manque de maturité de plusieurs de ses joueurs.

L’heure est aux regrets pour Grasshopper et le football suisse, qui ne vivra pas une seconde année consécutive au rythme de la Ligue des Champions.

Débarquant en Grèce avec un précieux avantage de 1-0, les Zurichois ont subi la loi de l’AEK Athènes 1-3. Après avoir vécu une première mi-temps calamiteuse (trois buts encaissés entre la 21e et la 39e minute sur trois erreurs individuelles de placement), les champions de Suisse ont pourtant raté d’un rien leur qualification.

Dans les arrêts de jeu, une tête du Nigérian Alfred manquait de quelques centimètres sa cible. Un revers 2-3 aurait permis aux Sauterelles de passer l’écueil hellénique.

Un refrain connu

Le refrain est connu. Pour se hisser en Champions League, le champion de Suisse doit bénéficier d’une certaine dose de réussite face à une équipe par définition supérieure.

Ce petit coup de pouce du destin avait souri au FC Bâle l’an passé contre le Celtic Glasgow, il a fui cette fois-ci Grasshopper.

«C’est vraiment rageant, constatait le capitaine-gardien Fabrice Borer. Cet AEK Athènes n’était pas un foudre de guerre. Nous avions les moyens de passer la rampe. Mais nous n’étions pas suffisamment prêts en première mi-temps.»

Manque de rigueur sur le terrain, mais manque d’audace aussi de la part des dirigeants de Grasshopper. Certes, le budget du club du Hardturm (15 millions de francs) ne constitue que la moitié de celui du FC Bâle. Mais l’explication ne saurait être suffisante.

Malgré son titre national, le noble club ne s’est pas renforcé dans la perspective de la Ligue des Champions. «L’équipe est même plus faible que l’an passé», admettait la star uruguayenne Richard Nunez, bien seul à la pointe de l’attaque.

Un manque d’expérience

Les experts abondaient presque tous dans le même sens: Grasshopper n’est pas dénué de talent, mais d’expérience.

«A ce niveau-là, c’est rédhibitoire, souligne Otto Rehhagel, l’entraîneur allemand de l’équipe nationale de Grèce. Il manque au moins deux joueurs expérimentés pour espérer tutoyer les meilleurs.»

Marcel Koller, entraîneur zurichois dépité abonde dans le même sens. Mais il fait avec les moyens du bord. «Nous avons surtout remarqué cette lacune lors des moments chauds…»

Plongé en pleine crise financière, l’AEK Athènes n’en menait pas large avant la rencontre, conscient que Grasshopper avait les moyens légitimes de résister à leurs assauts.

Mais au contraire des Zurichois, le club de la capitale grecque a pu compter sur ses individualités, notamment Liberopoulos (meilleur buteur du championnat grec), Georgatos (ex-Inter Milan), Tsiartas (meneur de jeu de l’équipe de Grèce) et Okkas, le meilleur joueur chypriote.

Un sacré contraste avec la jeunesse et, parfois, la naïveté prévalant dans le camp helvétique. Et un regrettable coup d’arrêt dans le développement du football suisse.

swissinfo, Jonathan Hirsch

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