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L’hiver pousse les sans-abri vers les refuges

En Suisse, il y a aussi des sans-abri, même s'ils sont moins visibles qu'ailleurs. Keystone

Les structures d'accueil pour les sans-abri, mises en place par les grandes villes romandes, sont prises d'assaut avec l'arrivée du froid.

A Lausanne, les 25 places ouvertes dans un abri de protection civile suffisent à peine pour répondre à la demande.

Depuis son ouverture le 1er décembre, la structure lausannoise n’a pas désempli, selon Philippe Meystre, secrétaire général du Service de la sécurité sociale.

De plus, les deux refuges habituels, ouverts toute l’année, n’ont pas vu leur fréquentation baisser.

La police municipale de Lausanne a même dû accorder quelques fois la «passade» a des sans-abri, confirme sa porte-parole. «Les structures étaient pleines, alors nous avons laissé dormir ces personnes dans l’une de nos cellules, le temps d’une nuit.»

Faire face

A Genève, l’abri de Frontenex, qui s’est ouvert le 31 octobre, répond également à une forte demande. «Pour l’instant les 30 places suffisent, mais nous accueillons en moyenne 25 personnes par soir», précise Thomas Wenger, porte-parole des affaires sociales.

Dans les deux villes lémaniques, il serait possible d’augmenter le nombre de lits. «Nous ne laisserons personne dehors et au coup par coup, nous pouvons héberger quelques personnes de plus», note Philippe Meystre.

Mais si ce besoin se généralise, les deux employés lausannois ne suffiraient pas pour assurer le service.

Les gens viennent de loin

A la Vallée de la Jeunesse, à Lausanne, certains sans-abri reviennent régulièrement, presque chaque jour. Et certains viennent de loin. «Des pays de l’Est surtout, précise le responsable. Les plus jeunes, eux, sont africains.»

«Nous ne faisons pas remplir de fiches, nous ne savons donc pas d’où les personnes viennent exactement, mais nous entendons parler de nombreuses langues étrangères».

Ouvert pour la troisième année consécutive, l’abri est désormais bien connu. Ce qui explique en grande partie son succès, selon Philippe Meystre.

Rondes nocturnes



L’abri lausannois est administré depuis deux ans par la ville. Six employés s’y relaient chaque soir par équipes de deux.

Le budget de 180’000 francs est pris en charge pour moitié par le canton. Avec cette structure de 25 places ouverte jusqu’au 2 mars, Lausanne compte 80 lits d’urgence.

A Genève, l’abri est ouvert jusqu’au 20 avril. Egalement géré par la ville, il est tenu par 80 bénévoles qui s’y relaient chaque nuit, par trois. Plusieurs associations soutiennent le projet. Par ailleurs, des tournées nocturnes sont organisées pour venir en aide aux sans-abri.

swissinfo et les agences

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