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L’impact du ralentissement chinois plus important que prévu (FMI)

(Keystone-ATS) Le ralentissement de l’économie chinoise, s’il était attendu, a un impact plus important que prévu, a estimé mercredi le FMI dans un rapport. Ce document a été publié en préparation de la réunion des ministres du Finances du G20 à Ankara, en Turquie.

“La transition de la Chine vers un rythme de croissance plus modéré, si elle correspond en gros aux prévisions, semble avoir des répercussions transfrontalières plus importantes que ce qui était précédemment envisagé”, indique le Fonds monétaire international. “Ce qui se reflète dans une baisse du prix des matières premières et des marchés boursiers.”

Selon l’institution, la croissance mondiale au premier semestre de cette année a été plus lente que sur la même période de l’an passé. Elle reflète “un ralentissement dans les pays émergents et une reprise plus faible dans les économies avancées”.

“Les risques penchent plutôt du côté négatif et une concrétisation simultanée de certains d’entre eux impliquerait des perspectives beaucoup plus sombres”, ajoute-t-on de même source.

Le FMI a abaissé en juillet ses prévisions de croissance pour 2015 à 3,3% et celles pour la Chine à 6,8%. Les experts estiment que le gouvernement de Pékin doit poursuivre la libéralisation de son économie en dépit des turbulences sur les marchés financiers.

Risques à court terme

Dans le cas des pays émergents, qui avaient tiré la croissance mondiale lors de la crise financière dans les pays avancés ces dernières années, “les risques à court terme ont augmenté”, estime le rapport. Il cite à l’appui de ce constat “la transition de la croissance en Chine”, le plus faible prix des matières premières, la hausse du dollar et le renversement des flux de capitaux.

L’institut de la finance internationale (IIF), qui représente l’industrie bancaire, avait indiqué la semaine dernière que les flux de capitaux vers les pays émergents s’étaient taris en août.

Les ministres des Finances du G20, qui regroupe les principales économies mondiales, se réunissent vendredi et samedi à Ankara en préparation du sommet du G20 de novembre à Antalya (Turquie).

Garder le cap

Le FMI prévoit toutefois que “l’activité économique dans les économies avancées devrait accélérer modérément cette année et l’an prochain” avec un effet bénéfique de la baisse des prix du pétrole. Et ce “même si la réponse de la demande au recul intervenu précédemment a jusqu’ici été plus faible qu’anticipé”.

“Les récentes corrections brutales de la Bourse ne doivent pas décourager les autorités de poursuivre sur la voie des réformes pour donner aux mécanismes de marché un rôle plus important dans l’économie, éliminer les distorsions et renforcer les institutions”, écrivent les experts.

Le Fonds recommande donc la poursuite des politiques monétaires accommodantes suivies en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Il souligne que dans ce dernier cas, la Réserve fédérale américaine doit continuer à tenir compte de l’état de l’économie avant d’éventuellement décider de relever ses taux d’intérêts.

“Faute de pressions manifestes sur les prix et les salaires jusqu’à maintenant, la normalisation devrait être graduelle” aux Etats-Unis, ajoute-t-on de même source. La Banque centrale américaine se réunit à la mi-septembre et pourrait décider de sa première hausse des taux en près d’une décennie à cette occasion.

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