L’Italien Zampieri succède à Charles Joris à la tête du TPR

Le Comité de direction de l'Association du Théâtre populaire romand (TPR) désigne le metteur en scène italien Gino Zampieri, 55 ans, pour succéder à Charles Joris à la tête de cette institution, à La Chaux-de-Fonds, à partir du 1er septembre.

A 65 ans, l’âge de la retraite a sonné pour Charles Joris. Il s’apprête à remettre son tablier cet été. L’homme a été durant quarante ans l’âme de ce haut lieu culturel romand.

Son successeur, Gino Zampieri, est un Italien, mâtiné de nombreuses expériences helvétiques. En effet, Zampieri a fait une partie de ses classes en Suisse. Mais surtout, il a entamé sa carrière au Théâtre populaire romand. Où il y a réalisé plusieurs mises en scène. Dont celle du dernier spectacle en date «La Cantate des jours impairs» d’Eduardo de Filippo, en 1999.

Mais on se souviendra aussi de la mise en scène de Gino Zampieri dans «La brillante soubrette» de Carlo Goldoni en 1993. Une pièce finalement jouée plus d’une centaine de fois.

Gino Zampieri a ses lettres de noblesse dans le théâtre. Et même au sein de l’opéra. Il a été l’assistant d’Armand Gatti au Théâtre de Chaillot à Paris, a travaillé avec Dario Fo, et a été surtout le bras droit de Giorgio Strehler au Piccolo di Teatro di Milano.

C’est donc un très bon metteur en scène, une véritable personnalité que le TPR se donne en Gino Zampieri, capable à la fois d’assurer la continuité et la nouveauté au sein du TPR.

Rappelons que le Théâtre populaire romand est soutenu par les villes de La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Bienne, Le Locle, Delémont et Moutier.

«Mais une aide fédérale, de 300 000 francs suisses par exemple, explique Claudine Blanchard, secrétaire générale du TPR, ne serait pas de trop pour assurer le salaire des comédiens sur plusieurs mois dans l’année et afin de proposer plus régulièrement des créations tout au long d’une saison.»

Car la renommée du Théâtre populaire romand dépasse largement l’Arc jurassien. En effet, le TPR joue régulièrement en France et en Suisse alémanique.

Enfin pour la petite histoire, sachez que le TPR a vu le jour en 1961, dans la foulée de l’aventure de Jean Vilar et du TNP (le Théâtre national populaire). Avec notamment à la clef, un triomphe à l’Exposition nationale de 1964 à Lausanne.

Emmanuel Manzi