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L’oeuf, un symbole ancestral

Roulés dans les fourmilières, teints avec des pelures d'oignons... ou achetés tout prêts. Keystone

A Pâques, des tonnes d’œufs durs sont dévorés chaque année. Sans parler de ceux en chocolat ou en nougatine.

Depuis la nuit des temps, l’humanité accorde à l’œuf des significations magiques et symboliques. Plusieurs traditions l’assimilent même à l’origine de la vie.

Nos lointains ancêtres grecs, japonais ou chinois pensaient que le monde était né d’un œuf. Séparé en deux, il aurait produit le ciel et la terre.

Les Hawaïens, eux, croyaient que leur île résultait de l’éclatement d’un oeuf pondu par un grand oiseau.

Berceau de l’univers



En Finlande, un recueil de chants raconte que sept oeufs sont à l’origine de l’univers. En se brisant, ils ont formé le firmament, le soleil, les étoiles ou les nuages.

Des mythes similaires ont existé en Grande-Bretagne. En Gaule, l’œuf symbolisait le soleil ou la fécondité.

Chez les Egyptiens et les Romains par exemple, il matérialisait la renaissance de la nature, voire la résurrection ou la continuité de la vie dans l’au-delà.

On offrait des oeufs teints à sa famille et ses amis au début du printemps pour leur souhaiter l’abondance.

Repris par l’Eglise…

Plus tard, les chrétiens se sont emparés de cette coutume. Depuis le 4ème siècle, l’Eglise impose jeûne et abstinence durant le carême, les 46 jours avant Pâques.

En principe, pendant cette période, les fidèles ne devraient donc pas consommer d’œufs.

Mais impossible bien sûr de raisonner les poules qui n’arrêtent pas de pondre. Pour ne pas les jeter, les oeufs sont cuits et mangés ou offerts à Pâques.

Dès le 12e siècle, l’Eglise accepte même de les bénir.

…et par l’industrie

En France, les adultes racontaient aux enfants que les oeufs de Pâques étaient rapportés par les cloches parties à Rome pour y recevoir la bénédiction du pape.

En Suisse, le lapin de Pâques, censé cacher les oeufs dans les jardins ou les appartements, s’est progressivement substitué aux cloches dans les années 1940.

Consciente sans doute du profit que pouvait générer une telle coutume, l’industrie du chocolat s’est intéressée à cette tradition. Depuis un siècle, elle propose des gourmandises pascales.

Coutumes dérivées

Pâques a vu éclore d’autres coutumes. Les marchés aux oeufs et, plus insolite, le lancer d’œufs dans un linge tenu par deux personnes à 50 mètres du lanceur.

Certains villages perpétuent aujourd’hui encore la tradition des courses aux oeufs. Tenant un oeuf dans une cuillère, les participants franchissent rapidement un parcours semé d’embûches.

Autre coutume, à Lausanne, chaque année une mosaïque géante est formée de 50’000 oeufs. Le produit de leur vente est destiné à venir en aide aux handicapés.

Mais les oeufs de Pâques les plus célèbres restent probablement ceux du joaillier russe Carl Fabergé, mort à Lausanne en 1920. Il offre le premier au tsar Nicolas II en 1885.

Près de 50 oeufs impériaux ont été crées par Fabergé entre 1885 et la révolution de 1917. Ils atteignent aujourd’hui des sommes considérables lors de ventes aux enchères.

swissinfo et les agences

Migros propose 6 millions de lapins, poules et autres canards chocolatés.
Chez Coop, plus de 3 millions d’animaux en chocolat remplissent les étalages depuis le début du mois de mars.
Les oeufs fourrés et autres petits produits sont vendus dès la mi-février déjà.

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