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L’offensive romande de l’UDC passe par Genève

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A coup de pleines pages publiées quotidiennement dans les journaux depuis une quinzaine de jours, l'UDC monopolise l'espace médiatique. En point de mire: les élections cantonales de dimanche à Genève. Une campagne agressive qui en annonce peut-être de semblables dans le reste de la Suisse romande.

«Choisissez le grand parti démocratique, conservateur et d’envergure nationale dont notre canton a tant besoin». Tel est l’un des nombreux slogans lancés par la section genevoise de l’UDC dans les pages que le parti s’est offert dans la presse locale et régionale.

Cet appel montre bien l’ambition de la section genevoise du parti de Christoph Blocher. Se positionnant résolument comme conservateur, il se situe également dans la stratégie nationale de l’UDC. Cette volonté n’a d’ailleurs rien de surprenant.

«Cette élection a une importance nationale»

Lors des élections fédérales de 1999 marquées par une forte poussée de l’UDC (7,45% à Genève), son secrétaire général de l’époque, Jean-Blaise Defago avait clairement indiqué que le Parti du peuple suisse (sa dénomination alémanique) entendait renforcer sa présence dans l’ensemble de la Suisse romande.

Le porte-parole de l’UDC suisse, Yves Bichsel confirme cette stratégie: «Cette élection revêt une importance nationale pour notre parti. En entrant au Parlement cantonal genevois, nous pouvons en effet espérer un siège supplémentaire au Conseil national».

Yves Bichsel affirme que le secrétariat national de l’UDC n’a pas apporté son aide financière et logistique à la campagne de la section genevoise du parti. De son coté, Jacques Pagan, président de l’UDC genevoise, se refuse à donner des précisions sur la manière dont sa campagne a été conçue et comment elle a été financée.

Une campagne de professionnels

Mais pour le sociologue de la communication Ueli Windisch, l’affaire est entendue: «Il est évident que cette campagne est due à des professionnels de la communication, vu son caractère percutant, clair et systématique». Ueli Windisch s’attend donc à des campagnes similaires ailleurs en Suisse romande.

Encore faut-il que cette offensive genevoise soit couronnée de succès. Dans les pages du Temps, le politologue Pascal Sciarini estimait récemment que les chances de l’UDC d’obtenir des sièges au Parlement cantonal genevois étaient faibles.

«L’Alliance de gauche pratique un populisme de gauche susceptible de couper l’herbe sous les pieds au populisme de droite pratiqué par l’UDC», estimait ainsi le politologue.

Ueli Windisch pense, lui, qu’une partie de la population genevoise ne se reconnaît justement pas dans les propos de l’extrême gauche genevoise et qu’elle va enfin pouvoir exprimer sa spécificité en votant pour l’UDC, dont l’implantation à Genève est récente.

Reste à savoir si les événements dramatiques de ce mois de septembre peuvent avoir une influence importante en faveur de l’UDC. Ueli Windisch n’en est pas sûr: «Ils donnent peut-être plus de poids aux thèses de base de l’UDC, à savoir la sécurité et la patrie en danger».

Frédéric Burnand

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