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L’offensive suisse du «global compact»

Un nombre croissant d'entreprises suisses se développent hors des frontières helvétiques.

Raison pour laquelle, selon economiesuisse, elles doivent souscrire au pacte global de l’ONU – un label humanitaire, social et environnemental.

Pour vendre ce «global compact» aux entreprises helvétiques, le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) et economiesuisse ont organisé un séminaire, à Genève, au siège européen de l’ONU.

Quelques 400 participants ont répondu à l’appel, dont de nombreux patrons de PME. A noter aussi la présence de quelques PDG d’envergure comme Peter Brabeck-Letmathe (CEO de Nestlé) ou Klaus Schwab (directeur du World Economic Forum).

Un succès donc pour ce qui n’était, au départ, qu’une idée lancée par le secrétaire général des Nations Unies, en 1999, lors du forum de Davos. A l’origine, l’intention de Kofi Annan était de conjurer les effets néfastes de la globalisation.

Une réponse aux critiques

Mais, pour le patron de l’ONU, il s’agissait aussi de répondre à la contestation grandissante contre la libéralisation des marchés mondiaux. En tentant, bien sûr, de mettre le monde industriel face à ses responsabilités.

Aujourd’hui, dans le monde, grâce à ce pacte, plus de 700 entreprises se sont engagées à respecter une série de normes sociales, humanitaires et écologiques lorsqu’elles investissent dans les pays en développement.

Mais, en Suisse, moins d’une dizaine d’entreprises ont souscrit au «global compact» de Kofi Annan. Un faible score – il faut l’avouer – que le seco et economiesuisse compte bien améliorer.

«Plus d’un millier d’entreprises sont directement concernées par ce pacte», estime le patron du seco. Et David Siz.d’ajouter qu’il espère que l’ensemble des firmes suisses actives sur les marchés mondiaux adhéreront à terme au pacte global et à ses neuf principes de base.

«C’est dans leur intérêt», renchérit Ueli Forster, président d’economiesuisse. Car, enchaîne le directeur executif du «global compact», le respect du pacte favorise le développement des pays les plus pauvres.

«Ces pays, souligne encore Georg Kell, constitueront à terme de nouveaux marchés pour le monde économique.»

De la poudre aux yeux

Reste que, depuis son lancement, le pacte globale de Kofi Annan suscite les sarcasmes de nombreuses ONG. Qui ne voient là qu’une simple opération de marketing sans effet sur la pauvreté dans le monde.

Les principales organisations de développement pointent en particulier une grosse lacune de ce fameux «global compact».

«Aucun mécanisme indépendant nous permet de vérifier si les multinationales tiennent bel et bien leurs engagements», souligne Peter Niggli, représentant des principales organisations suisses d’entraides (Swissaid, Action de carême, Pain pour le prochain, Helvetas, Caritas).

«Basé sur le volontariat, ce pacte n’est en effet pas conçu pour être contrôlé par l’Etat, reconnaît David Siz. Mais les investisseurs, les banques et les médias peuvent l’exercer, ce contrôle.»

Et pour cela, il existe un rapport annuel dans lequel les entreprises – qui ont adhéré au «global compact» – doivent démontrer leurs efforts.

swissinfo/Frédéric Burnand à Genève

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