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L’UDC rejette la révision de la loi sur l’armée

Les positions de Samuel Schmid (à gauche) et d'Ueli Maurer sont aux antipodes. Keystone

L'UDC refuse d'armer les soldats à l'étranger et de coopérer en matière d'instruction militaire, malgré le plaidoyer de Samuel Schmid, ministre de la Défense. Réunis samedi à Sarnen, les délégués ont décidé à cinq contre un de recommander de voter non à la révision de la loi sur l'armée le 10 juin prochain. Ueli Maurer s'en est pris aux autres partis.

Comme prévu, le conseiller fédéral Samuel Schmid et le président de la Société suisse des officiers, le conseiller national argovien Ulrich Siegrist, ont été largement minorisés samedi dans le canton d’Obwald face à une UDC emmenée par Blocher.

Alors que le parti avait approuvé le référendum l’été dernier, les mots d’ordre pour les votations du 10 juin ont été clairs. Par 376 voix contre 79, les délégués ont voté pour le non à l’armement des soldats à l’étranger dans le cadre de mission de maintien de la paix. Par 380 voix contre 83, ils ont également recommandé de voter non à la coopération en matière d’instruction militaire.

«Nous refusons d’envoyer nos enfants se sacrifier dans des conflits étrangers», a lancé Christoph Blocher devant la première assemblée des délégués de son parti à ciel ouvert. Interrompu par des applaudissements, le conseiller national zurichois a craint que la neutralité ne disparaisse si les deux objets étaient acceptés.

«Il s’agit-là d’une prise de pouvoir de l’OTAN sur l’armée suisse», a déclaré le tribun zurichois. Entamer une telle coopération signifie attirer la guerre dans son propre pays. L’armée suisse est une armée de défense et doit le rester.

Le rôle des soldats, n’est pas de tuer ou d’être tué, mais bien plutôt de soutenir des missions de maintien de la paix, a contré Samuel Schmid. Le ministre de la défense s’est appuyé sur la Constitution pour souligner que la révision de la loi sur l’armée n’impliquait ni une adhésion à l’OTAN ni une perte de neutralité.

Ulrich Siegrist, qui défendait le double oui, a pour sa part décrit les deux objets comme étant dans l’intérêt de la Suisse. «En les refusant, nous ne renforçons aucunement la force de défense de l’armée, mais nous nous privons d’un soutien important pour notre sécurité», a déclaré le président des officiers.

Une trentaine de délégués ont pris la parole au cours du débat. Seuls sept d’entre eux ont plaidé en faveur du oui. «Ne vous mêlez pas des affaires des autres», «Ne cherchez pas querelle trop loin», sont quelques-uns des slogans avec lesquels les opposants sont montés aux barricades dans la patrie de Nicolas de Flue.

En ouverture, le président du parti Ueli Maurer avait décrit le vote non comme une plaisanterie, mais comme une manifestation de respect envers la démocratie. Il a critiqué au passage les autres partis gouvernementaux pour leur affairisme. Il a aussi reproché au président de la Confédération Moritz Leuenberger son incapacité dans la négociation de l’accord aérien avec l’Allemagne.

swissinfo avec les agences

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