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L’UDC vocifère encore contre l’Europe

Keystone

Réunis à Interlaken, les délégués de l’Union démocratique du centre (droite dure) ont réaffirmé leur opposition aux accords de Schengen/Dublin.

Ils ont également adopté une résolution demandant au gouvernement de retirer la demande d’adhésion, toujours pendante, de la Suisse à l’Union européenne (UE).

Ueli Maurer président du parti, reproche au Conseil fédéral (gouvernement) et au parlement de manquer de courage. Mis à part dans le domaine de l’asile, les dernières décisions prises vont à l’encontre du progrès, a-t-il lancé samedi devant les délégués du parti réunis au Mystery Park d’Interlaken.

Avec la taxe sur le CO2, le Conseil fédéral revient par la bande avec un nouvel impôt grevant la croissance économique, a déclaré Ueli Maurer, analysant très sévèrement le travail des Chambres fédérales. Quant à la révision de la Loi sur l’assurance maladie, elle n’avance qu’à petits pas en l’absence de tout concept.

La révision de l’assurance invalidité est au point mort parce que les faux invalides continuent à être tolérés, a poursuivi le chef de file de l’UDC. «Et tout cela est vendu comme un progrès auprès du peuple».

Inverser la tendance

Cette tendance doit être contrecarrée si l’on veut assainir les finances de l’Etat pour les générations futures. Pour Ueli Maurer, le progrès consiste à prendre conscience de sa propre responsabilité et à s’engager pour un Etat mince, «qui ne se saborde pas lui-même».

Le président de l’UDC estime que le projet de loi sur l’asile va dans la bonne direction. Il ne comprend en revanche pas la récente décision du Tribunal fédéral qui garantit l’aide d’urgence aux demandeurs d’asile récalcitrants. Si besoin est, l’UDC fera en sorte que le peuple ait aussi son mot à dire à ce sujet.

Ueli Maurer a également accusé les Eglises et les oeuvres d’entraide d’avoir mis à profit les «chiffres effrayants» de l’asile pour se profiler. Ces institutions doivent s’en tenir aux règles du jeu de l’Etat de droit, faute de quoi l’UDC devra sérieusement discuter de la séparation entre l’Eglise et l’Etat, a- t-il menacé.

«Une menace»

Les délégués de l’UDC suisse ont aussi réaffirmé le non aux accords de Schengen/Dublin, annoncé par le parti en août dernier déjà. L’UDC n’a pas choisi par hasard de convoquer son assemblée dans l’Oberland bernois. En dissonance avec le parti suisse, la section bernoise a en effet dit oui à Schengen/Dublin, après celle des Grisons.

Pour l’UDC suisse en revanche, les deux accords bilatéraux avec l’Union européenne (UE) sont une menace pour la sécurité et la souveraineté de la Suisse. Ils risquent d’augmenter la criminalité, le travail au noir et le chômage. Leur adoption constituerait un pas décisif vers l’adhésion à l’UE, adhésion à laquelle l’UDC est fermement opposée.

L’UDC a ainsi saisi le référendum contre l’association de la Suisse à Schengen/Dublin. Le «Comité d’action suisse contre l’adhésion à Schengen/UE» a déposé jeudi 86’000 signatures à la chancellerie fédérale. Le peuple aura donc le dernier mot et se prononcera le 5 juin prochain.

En fin d’assemblée, les délégués ont très nettement approuvé une résolution demandant au Conseil fédéral de retirer la demande d’adhésion à l’UE en suspens à Bruxelles.

Pour l’UDC, la Suisse ne peut pas être crédible en travaillant sur le plan bilatéral et en signalant en parallèle en permanence à l’UE qu’elle veut adhérer
tôt ou tard. C’est aussi mépriser la volonté du peuple, qui a refusé l’initiative Oui à l’Europe en 2002.

swissinfo et les agences

– Le référendum lancé par l’UDC et l’ASIN (Action pour une Suisse indépendante et neutre) ayant abouti, le peuple suisse votera le 5 juin sur Schengen/Dublin.

– L’adhésion à Schengen/Dublin fait partie du second paquet de huit accords bilatéraux négociés entre la Suisse et l’Union européenne.

– L’accord de Schengen prévoit une collaboration entre les Etats dans les domaines de la justice et de la police, notamment pour la lutte contre le crime organisé et les trafics d’armes et de drogue.

– L’accord de Dublin prévoit également une collaboration entre Etats, dans le domaine de l’asile. Il s’agit notamment d’éviter qu’un requérant débouté dans un pays puisse présenter une demande dans un autre pays.

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