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La “Chaise cassée”, devenue un symbole de Genève, a fait peau neuve

La nouvelle Chaise cassée a été dévoilée jeudi en présence de nombreuses personnalités. KEYSTONE/MAGALI GIRARDIN sda-ats

(Keystone-ATS) Prévue pour rester trois mois à l’origine, la “Chaise cassée” est devenue un symbole de Genève. Rénové, ce monument de lutte pour les victimes civiles dans les conflits a été à nouveau dévoilé jeudi sur la Place des Nations.

Pour l’occasion, de nombreuses personnalités avaient fait le déplacement. “La Chaise est durable parce qu’elle s’est imposée”, a expliqué le président du gouvernement genevois François Longchamp. Mais elle reste provisoire “parce qu’on voudrait” que les conséquences liées aux violences “prennent fin”.

Lancée en 1997 pour symboliser les victimes des mines antipersonnel, l’oeuvre de Daniel Berset s’appuie sur trois pieds alors que le quatrième est cassé. Un “équilibre instable” qui montre que “même mutilées, les victimes des violences guerrières restent debout”, a indiqué l’un des co-fondateurs de Handicap International, à l’origine de la Chaise, Jean-Baptiste Richardier.

De son côté, l’ancienne présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey s’est offusquée que “tout le monde” s’accommode de la situation du nombre record de migrants.

Demande par l’ONU

Le monument est désormais le témoin de nombreuses protestations organisées sur la Place des Nations. Il est aussi devenu le symbole des luttes pour toutes les victimes civiles dans les conflits. “Lorsque cette Chaise sera stabilisée, le monde ira mieux”, a souligné également M. Longchamp, qui a appelé à conserver du matériau pour ce scénario.

“Nous devons continuer de pousser” pour éradiquer les “horribles” mines antipersonnel, a souligné à l’ats le directeur général de l’ONU à Genève Michael Møller. La rénovation de la “Chaise cassée” doit inciter à étendre ces efforts, selon lui.

La Chaise a été remise en cause par le passé. Elle avait dû être démontée lors d’un aménagement de la Place des Nations. Elle a toutefois ensuite retrouvé sa place grâce à l’intervention de personnalités, pour devenir l’un des monuments les plus prisés des visiteurs à Genève.

A tel point qu'”on n’imagine plus Genève sans la présence de la Chaisse cassée”, a affirmé la conseillère administrative Esther Alder. D’autant plus que l’oeuvre reflète aussi l’accueil de migrants à Genève, qui souhaite défendre un réseau suisse des villes-refuges.

Plusieurs ateliers attendus

Parmi les aménagements liés à la rénovation figurent une inscription en neuf langues et un éclairage nocturne. Un site Internet sur la Chaise a encore été lancé. Vendredi, des ateliers expliqueront toute la journée l’action d’Handicap International. Le public dès 8 ans pourra se mettre à la place de ceux qui retirent les restes explosifs de guerre.

Les participants pourront également être confrontés aux difficultés des personnes handicapées en fauteuil roulant ou en marchant avec une prothèse.

Le public est également invité à apporter une paire de chaussures en état. Toutes seront rassemblées en amas et seront ensuite remises à une association caritative genevoise.

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