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La balle est désormais dans le camp suisse

La presse suisse s'enthousiasme pour l'Euro 2004. swissinfo.ch

Au lendemain de la victoire des Grecs à l’Eurofoot 2004, la presse ne cache pas sa surprise. Une réussite sportive dont la Suisse devrait s’inspirer.

Les journaux saluent également l’organisation de ce championnat d’Europe. Ils y voient, là encore, un exemple pour la Suisse qui reprend la balle dans 4 ans.

Cinquante ans après le miracle de Berne, qui avait vu l’Allemagne revenir au premier plan sportif en s’imposant dans le Mondial, le Blick parle désormais du «miracle de Lisbonne».

Pour le quotidien populaire, les Grecs ont accompli un exploit encore plus retentissant que les Danois lors de l’Euro 1992.

«L’Euro s’est terminé comme il a commencé: par une surprise», renchérit le Bund. Surprise également pour La Liberté: «Jusqu’où ira la Grèce? Cette question, ils sont nombreux à se l’être posée. Ils sont beaucoup moins à avoir répondu: jusqu’en finale. Pour le prévoir, il fallait être fin pronostiqueur, ou fanatique, ou Grec.»

Des signes annonciateurs

La surprise n’est toutefois pas absolue. Des signes avaient déjà montré que de petites équipes pouvaient réaliser des exploits.

«Le choc final en Ligue des champions, opposant Porto et Monaco, avait déjà souligné les limites des grandes écuries européennes. Il faut croire que cette année 2004 sera donc celle de la consécration pour ceux qui ont bousculé la hiérarchie», écrit L’Impartial.

Même son de cloche pour Le Temps qui trouve pour sa part déjà des prémisses lors du dernier Mondial, en Corée du Sud et au Japon. Le grand quotidien romand rappelle que les performances de la Corée du Sud, du Sénégal, de la Turquie ou de la Suède y avaient déjà émergé.

Mais reste à trouver une explication à ce résultat. Il y a bien sûr les qualités du jeu grec. «Avec une confiance et une assurance grandissant au fil du tournoi, la Grèce a déjoué tous les pronostics, pour s’offrir une superbe aventure ainsi qu’une fête à la mesure de l’enthousiasme de son public», note ainsi 24 Heures.

La faillites des grandes nations

Toutefois, la qualité du jeu grec ne fait pas tout. L’impuissance des grandes nations du football et de leurs stars surpayées y est également pour beaucoup.

«Certains résultats enregistrés au Portugal sont venus rappeler que le football, s’il sait chouchouter ses stars à coups de millions, offre encore aux prétendus anonymes la possibilité de faire jeu égal – et même mieux – avec ceux qui s’imaginent intouchables», note ainsi L’Impartial.

Et le quotidien neuchâtelois d’ajouter: «Rattrapés par les réalités d’un sport dont les vertus ont trop longtemps été bafouées, ils puiseront dans l’exemple grec de quoi reprendre des couleurs et des élans trop souvent retenus.»

Le Temps trouve cependant des excuses à ces grandes nations. Leurs joueurs qui évoluent dans les grands championnats arrivent exténués à l’Euro et ils ont d’autant plus de peine que le jeu y est devenu plus rapide.

Pour Le Temps, il faudrait donc changer le calendrier pour revaloriser ces grandes compétitions internationales. «Cependant, ce n’est pas demain la veille qu’un Euro ou un Mondial se déroulera au beau milieu de la saison des grands clubs, ces pourvoyeurs d’argent et de footballeurs hors normes», note le quotidien.

Dans ce contexte, les petits peuvent tirer leur épingle du jeu. Et ce que la Grèce a réalisé, n’était donc pas totalement inimaginable pour la Suisse. «On peut se demander si la Suisse aurait pu poursuivre un tel chemin», se demande par exemple le Bund.

Mais les Suisses n’avaient visiblement pas la même énergie et les mêmes qualités de cœur que les Grecs. «Dommage que la Suisse ait donné une si mauvaise image», conclut, sévère, le Blick.

Un défi à relever pour la Suisse

La plupart des commentateurs louent l’organisation de cet Euro. «Le Portugal fut un hôte merveilleux pour ces 12e Championnats d’Europe», note par exemple la Neue Zürcher Zeitung.

Le Blick va même plus loin en estimant qu’il s’agit du «meilleur Euro de tous les temps». Et le quotidien de boulevard d’argumenter: les buts ont été nombreux, les 31 matches se sont déroulés pacifiquement, sans hooliganisme, l’ambiance était formidable, il n’y a pas eu de scandales liés à l’arbitrage.

Les Portugais ont donc placé la barre très haut. Reste maintenant aux Suisses et aux Autrichiens à relever le défi et à être prêts dans quatre ans.

«Pourquoi ne pas troquer nos trop souvent froides vertus pour celles, que l’on veut croire contagieuses, torrides qui nous sont arrivées de Lisbonne et de tout le Portugal?», conclut L’Impartial.

swissinfo

La Grèce est le nouveau champion d’Europe de football. Elle s’est imposée 1-0 face au Portugal.
Au début de l’Euro, la Grèce faisait figure de lanterne rouge.
Les précédants champions : France (2000), Allemagne (1996), Danemark (1992).

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