La BNS relève de nouveau son taux directeur
(Keystone-ATS) La Banque nationale suisse (BNS) a poursuivi le resserrement de sa politique monétaire engagé depuis juin, en remontant une fois de plus jeudi son taux directeur. L’institut d’émission continuera également à intervenir au besoin sur le marché des changes.
D’autres relèvements pourraient être nécessaires pour combattre l’inflation, a averti la BNS.
La banque centrale helvétique a relevé son taux directeur de 50 points de base (pb) à 1,0%, contre encore 0,5% en septembre.
La BNS « contre ainsi la pression inflationniste accrue et une propagation du renchérissement à d’autres biens et services » a-t-elle expliqué dans un communiqué, ajoutant qu' »il n’est pas exclu que de nouveaux relèvements de taux soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme ».
L’institut d’émission a aussi déclaré être disposé à « être actif au besoin sur le marché des changes afin de garantir des conditions monétaires appropriées ».
Selon le président de la BNS, Thomas Jordan, « l’inflation a quelque peu reculé », passant de 3,3% en septembre à 3,0% en octobre et novembre. Cette baisse est essentiellement due au ralentissement du renchérissement des produits pétroliers.
Achats et ventes de devises
L’accélération des prix « demeure cependant bien au-dessus de la plage que nous assimilons à la stabilité des prix », et que la BNS définit entre 0% et 2%, a poursuivi M. Jordan, selon le texte de son discours. Pour le dirigeant de la BNS, les prix devraient « rester relativement élevés » dans un premier temps.
Pour cette année, la BNS table sur un taux d’inflation à 2,9%, contre encore 3,0% dans ses précédentes estimations. Elle devrait reculer à 2,4% en 2023 et à 1,8% en 2024. Sans le resserrement monétaire opéré depuis juin par la banque centrale suisse, « notre prévision d’inflation s’inscrirait à un niveau encore plus élevé à moyen terme », a averti M. Jordan, ajoutant qu’il était « trop tôt pour baisser la garde ».
« Il existe un risque que l’inflation en Suisse demeure à un niveau relativement élevé à moyen terme en raison d’effets de second tour », soit par des hausses salariales qui pèseraient sur les prix, a ajouté M. Jordan.
Le renchérissement du franc, qui s’est apprécié de 4% depuis le début de l’année, a cependant permis de limiter l’inflation importée et de freiner les prix en Suisse. La BNS a ainsi vendu des devises pour soutenir la monnaie helvétique. Elle reste disposée à répéter cette opération au besoin, a insisté Thomas Jordan. A l’inverse, la BNS pourrait aussi acheter des devises en cas « de pression excessive à l’appréciation du franc ».