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La BNS stimule l’économie nationale

Pour faire face au ralentissement, la BNS a abaissé d’un demi-point la marge de fluctuation du Libor à trois mois. swissinfo.ch

La Banque nationale assouplit sa politique monétaire pour la 4e fois cette année. Une réponse au ralentissement économique et à la hausse du franc.

Débâcle de Swissair, augmentation du chômage, déprime suite au 11 septembre… Pour faire face au ralentissement de l’économie, la BNS a abaissé d’un demi-point la marge de fluctuation du Libor à trois mois, c’est-à-dire les taux d’intérêt que les grandes banques appliquent entre elles aux crédits à court terme.

Cette mesure entraînera, dans le plus long terme, une baisse des taux d’intérêt pratiqués par les banques. En rendant les prêts plus intéressants et les dépôts en banque moins attrayants, elle augmentera les investissements des entreprises, voire des particuliers. Ce qui a un effet bénéfique sur l’économie du pays.

Prévenir les risques

«La BNS s’attend à un nouveau ralentissement économique, résume Jean-Luc Lederrey, analyste financier à la Banque cantonale genevoise (BCGe). Elle prend donc les devants, et essaie de prévenir les risques.»

La mesure annoncée par la BNS a un autre effet. Elle va diminuer la valeur du franc suisse par-rapport à celles des monnaies étrangères. Or, cet affaiblissement est le bienvenu: cet automne, le franc a servi de valeur-refuge, et a donc fortement progressé. Un inconvénient pour l’industrie d’exportation.

Yves Flückiger, professeur genevois d’économie politique, voit une troisième raison à la politique de la BNS. «La banque centrale américaine et celle européenne avaient, elles-aussi, réduit les taux d’intérêt. La BNS a donc suivi le mouvement.»

Cette politique ne portera réellement ses fruits que dans plusieurs mois. Selon Luc Lederrey, elle devrait aider l’économie helvétique à repartir. Dans le courant du deuxième semestre de l’année 2002.

L’effet d’annonce pourrait aussi être important. La BNS a montré sa volonté de relancer l’économie. Selon l’économiste Yves Flückiger, cela pourrait avoir des effets sur les marchés des changes et sur les marchés financiers.

Au total, la BNS a déjà baissé ses taux d’intérêt à quatre reprises cette année. Une telle politique monétaire expansive comporte un risque: en augmentant la monnaie en circulation, elle peut créer de l’inflation.

Satisfaction unanime

Un danger que l’économie suisse, déprimée, ne court cependant pas. Selon la BNS, l’inflation devrait rester faible, et s’inscrire entre 0,9% et 1,5% ces trois prochaines années.

La mesure annoncée par la BNS n’a pas surpris les analystes. Le marché des changes avait même déjà anticipé cette décision, a déclaré à l’ats Andreas Höfert, responsable du marché suisse à l’UBS Warburg. L’annonce a été saluée aussi bien par l’organisation patronale economiesuisse que par l’Union syndicale suisse (USS).

Caroline Zuercher

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