La bonne conjoncture chasse les chômeurs
La situation sur le marché du travail s'est encore améliorée en Suisse. Le nombre de chômeurs a connu sa première baisse durant un mois de septembre depuis six ans.
Satisfaction aussi face au chômage des jeunes, qui reste élevé mais permet toutefois à la Suisse de faire très bonne figure sur le plan international.
Le chômage en Suisse est donc reparti à la baisse en septembre après la hausse d’août (la première en six mois).
Le nombre de chômeurs a diminué de 1198 par rapport à août pour atteindre 121’876, indique vendredi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).
Cette diminution en chiffres absolus durant un mois de septembre est une première depuis six ans.
En pourcent de la population active par contre, le taux de chômage reste inchangé à 3,1%. Et ce, pour le cinquième mois consécutif.
«Très positif»
«L’évolution du marché du travail apparaît très positive», relève Jean-Luc Nordmann, directeur du marché du travail au Seco.
Ce dernier n’en attendait pas tant, avec un taux de chômage désaisonnalisé qui recule même pour le 13e mois consécutif (- 0,1 point à 3,2%).
La baisse du nombre de chômeurs reflète la vigueur de l’économie suisse, dont le produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 3% environ cette année avant de ralentir quelque peu l’an prochain.
Pour l’ensemble de l’année, le nombre moyen de chômeurs devrait avoisiner les 131’000 personne, prévoit le Seco. Ou 3,3% de la population active. Nettement moins que les 3,8% de 2005.
La tendance à la décrue se poursuivra en 2007 à mesure que les effets de la reprise rejailliront sur le marché du travail.
Chez les jeunes
Jean-Luc Nordmann a un autre motif de satisfaction. Le taux de chômage chez les 15-24 ans baisse de 0,1 point à 4,4% en raison de la régression chez le moins de 20 ans.
Si ce chiffre reste trop élevé, la Suisse continue à faire bonne figure en comparaison internationale, note ce représentant de l’Etat.
En élargissant son spectre, le Seco chiffre à 184’880 (- 1774) le nombre de demandeurs d’emploi (chômeurs, personnes en gain intermédiaire et en formation) inscrits auprès des autorités.
Mais face à cette situation, les places vacantes annoncées aux offices régionaux de placement (ORP) régressent, elles aussi (- 516 à 11’266 postes de travail ouverts).
Jura et Genève
Le chômage ne touche pas tout le pays de manière homogène. En Suisse romande, son taux recule partout sauf en Valais (+ 0,1 point à 2,8%).
La plus forte baisse intervient dans le canton du Jura, dont le taux a reflué de 0,2 point à 3,5%. Genève reste le canton le plus touché, avec 6,8% (-0,1%).
Le canton concentre à lui seul 12% de tous les chômeurs en Suisse, tout en n’abritant que 5% de la population du pays.
Suisse partagée
Vendredi toujours, l’Office fédéral de la statistique (OFS) sort son Enquête suisse sur la population active (ESPA), qui décrit une autre facette d’un même phénomène.
Résultat: la Suisse affichait au deuxième trimestre un taux de sans-emploi de 4%. Autrement dit, 169’000 personnes (-8,2%) étaient au chômage ou à la recherche d’un emploi. Ce même taux atteignait encore à 4,4% durant la période avril-juin de l’année dernière.
La Suisse romande et le Tessin restent les régions les plus touchées, avec un taux de 5,3%. Contre 3,4% en Suisse alémanique.
swissinfo et les agences
Le taux de chômage en Suisse atteint 3,1% et de sans-emplois 4,0%.
En Europe, seuls la Norvège (3,5 %), le Danemark (3,7 %) et les Pays-Bas (3,9 %) font mieux que la Suisse.
Les pourcentages les plus élevés sont enregistrés par la Pologne (15,9%) et la Slovaquie (14,4%).
Les indicateurs de l’Enquête suisse sur la population active (ESPA) et ceux du SECO sont complémentaires : les uns et les autres décrivent deux facettes d’un même phénomène.
La statistique des chômeurs inscrits, réalisée par le SECO, se fonde sur les personnes en quête d’un emploi qui sont inscrites auprès d’un office régional de placement (ORP).
L’ESPA est une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population résidante permanente.
Le SECO fournit des chiffres mensuels du chômage qui permettent de suivre l’évolution conjoncturelle à court terme. Ceux de l’ESPA sont fondés sur la définition internationale et autorisent donc la comparaison de pays à pays.
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