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La danse en phase avec son temps

«Lonesome Cowboy» du Dance Theatre of Ireland. Dance Theatre of Ireland

Placé sous la direction du chorégraphe Philippe Saire, le Festival international de danse de Lausanne s'ouvre le 24 septembre.

A l’affiche, douze pièces montées par des artistes de différentes nationalités témoignent, souvent avec humour, des excès de notre époque.

Ces jours-ci, Philippe Saire est sur tous les fronts de la danse. Et son combat est heureux, trois fois heureux. D’abord parce que son travail a été récompensé par le Prix suisse de danse et de chorégraphie de Pro Tanz. Un prix qu’il a reçu pour l’ensemble de sa carrière.

Ensuite, parce que ses efforts inlassablement déployés ont abouti à la création de «Danse suisse, Tanz Schweiz, Danza Svizerra». «C’est une Association faîtière dont je suis l’artisan principal, explique Saire. Elle a son siège à Berne et remplace désormais l’ASD et la VSBT, deux autres organes faîtiers qui avaient pour but la promotion de la danse dans notre pays et la défense des droits des danseurs, entre autres».

La nouvelle association poursuivra donc son travail dans le même sens. Mais renforcée, elle gagnera en efficacité et en productivité.

Enfin, si Philippe Saire est heureux c’est parce que le 24 septembre démarre le Festival international de danse de Lausanne qu’il dirige et dont il signe la 7e édition, éclectique, placée sous le signe de l’humour.

Le rire face à la férocité

Douze pièces montées variablement par des chorégraphes suisses (comme Thomas Hauert et Yann Marrusich), français, italiens, africains ou belges (comme la célèbre Anne Teresa de Keersmaeker) égayent l’affiche de ce festival. Philippe Saire l’a voulue comme «une réponse légère» à la morosité de notre monde et du chaos qu’il engendre.

Il signe d’ailleurs lui-même le spectacle d’ouverture: «Lonesome cowboy». Un titre qui l’amuse. Le chorégraphe y voit une lutte d’autant plus comique que chimérique, engagée entre un homme et une force indéfinissable qui le poursuit.

A époque féroce, festival souriant donc. La preuve encore par «XL, Because Size Does Matter», pièce de Maria Clara Villa-Lobos. Ici, la chorégraphe hispanique lance ses flèches sur la société de consommation. «Elle relie des grands noms de la danse contemporaine à un menu de Mac Donald», commente Saire.

Le public pourra ainsi goûter aux effluves d’un «Pina Mac Nuggets» (entendez Pina Bausch) ou d’un «Bel Sundae» (comprenez Jérôme Bel). Et le reste est à l’avenant.

Villa-Lobos fait penser au non moins sarcastique Rodrigo Garcia qui, récemment, allumait le Festival de la Bâtie à Genève avec son détonnant «Jardineria Humana».

Il faut dire que les jeunes artistes d’aujourd’hui et les festivals qui les invitent restent connectés à leur époque, préoccupés par ses dérapages. C’est tant mieux, car c’est là le garant d’une programmation curieuse, même si celle-ci laisse un peu sur sa faim le public non averti.

swissinfo, Ghania Adamo

Le «Festival international de danse de Lausanne» se tient du 24 septembre au 9 octobre.
Il se déroule principalement au Théâtre Sévelin 36.
Téléphone: (0)21.626.13.98.

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