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La directrice du SECO confiante sur la santé de l’économie suisse

"La Suisse a toujours bien digéré les révolutions technologiques et nous sommes prêts à relever le défi de la numérisation de l’économie", selon Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (archives). KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) L’économie suisse se porte “plutôt bien”, selon la directrice du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch. Les entreprises et la Confédération doivent néanmoins poursuivre leurs réformes.

Si les conditions-cadres sont bonnes, “nous devons les améliorer encore”, notamment le bon fonctionnement des relations avec l’Union européenne (UE), “qui est notre principal marché d’exportations”, souligne Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch. La négociation d’accords de libre-échange “permet aussi de diversifier davantage nos marchés”, ajoute-t-elle dans un entretien paru lundi dans Le Temps.

A la question d’une stagnation des négociations avec Bruxelles, elle trouve “désagréable” de ne pas pouvoir “mettre à jour les accords qui en ont besoin”, tel que celui sur les entraves techniques au commerce. “Sans mise à jour, les entreprises ont des coûts supplémentaires et opèrent dans une insécurité juridique”, s’inquiète-t-elle.

Revenant sur le Royaume-Uni, qui a décidé de sortir de l’UE, Mme Ineichen-Fleisch relève que “nos échanges avec les Britanniques sur nos relations après le Brexit sont purement exploratoires”. Elle estime toutefois que “garder nos relations comme elles le sont va être difficile”.

“La Suisse ne peut pas être en même temps harmonisée avec l’UE et un pays qui a d’autres règles. (…) Le choix me semble vite fait, ce sera l’UE”, juge-t-elle.

Prêt pour la numérisation

Alors que plusieurs entreprises, au premier rang desquelles Bombardier, ont dernièrement annoncé des restructurations dans le canton de Vaud, la directrice du SECO explique que cela fait “partie du paysage économique”, tout comme les délocalisations, “nécessaires afin de maintenir les activités à forte valeur ajoutée en Suisse”.

Mais, souligne-t-elle, l’industrie représente toujours 20% de l’économie helvétique, ce qui place la Suisse parmi les pays les plus industrialisés d’Europe.

Par ailleurs, Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch souligne aussi que “les secteurs qui ne sont pas exposés à la concurrence internationale souffrent sur le plan de la productivité” et “doivent poursuivre les réformes.”

Face aux défis de la numérisation, la dirigeante note que la Suisse est prête à les relever, mais que “c’est aux entreprises de s’adapter à ce développement incontournable”. Jugé souple, le cadre législatif répond globalement aux besoins de l’économie numérique. Les entraves inutiles à la numérisation sont néanmoins en train d’être identifiées.

Pas au détriment de la Suisse

La directrice du SECO avoue enfin être inquiète face au patriotisme économique prôné par certains dirigeants politiques étrangers comme le président américain Donald Trump.

“Il y a beaucoup d’investissements suisses à l’étranger; nous avons donc intérêt à garder les marchés ouverts”, rappelle-t-elle. Elle souligne que “les investissements étrangers en Suisse ne se font pas au détriment de notre place économique”.

Interrogée sur les relations avec la Chine, dont les entreprises sont liées à l’Etat, Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch ne voit pas de problème aux investissements en Suisse, tant que la transparence est assurée. D’autant que “les secteurs de l’infrastructure et des services de base critiques sont sous contrôle public” en Suisse.

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