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La fête de l’Ascension sur le Mont des Oliviers à Jérusalem

Cérémonie à l'intérieur du sanctuaire de l'Ascension, sur le Mont des Oliviers. Keystone

Magnifique geste spirituel en ce Jour de l'Ascension à Jérusalem: les Musulmans permettent aux Chrétiens de venir célébrer en leur mosquée du Mont des Oliviers, qui abrite le sanctuaire de l'Ascension depuis l'époque byzantine, la montée en gloire de Jésus le Fils vers Dieu le Père.

En effet, avant de devenir une mosquée au VII siècle, l’édifice du Mont des Oliviers était une église. C’est Hélène, la mère de l’empereur romain Constantin, qui l’avait faite construire. Circulaire, avec des colonnes, ouvert vers le ciel, cet édifice servait à la commémoration de l’Ascension.

Pour le grand scientifique qu’est Emile Puech, «Jésus de Nazareth est le Fils unique de Dieu qui s’est incarné et qui est venu annoncer la mort du Père et le salut pour l’humanité». Belle profession de foi.

Certes, Jésus de Nazareth a passé pour un maître qui enseignait (genre de rabbin juif), pour un faiseur de miracles (il y en avait beaucoup à l’époque), pour un prophète, et, aux yeux des autorités romaines et juives, pour un agitateur politique.

«Les textes de Qumran que j’étudie le montrent et tendraient à le prouver, explique Emile Puech. En fait, Jésus de Nazarteh a résumé toutes les attentes du messie roi et du messie prophète annoncé.»

D’ailleurs, «nombre d’Esséniens de Qumran, de Jérusalem et de Judée, l’ont reconnu comme tel, peu de temps après sa mort et ont rejoint les premières communautés chrétiennes.»

Mais qui est au juste Emile Puech? Voici trente ans, ce Français d’Estaing, dans le Sud-ouest de la France, avait été envoyé à Jérusalem comme boursier de l’Académie des inscriptions et des belles lettres de Paris.

En ce mois de mai, Emile Puech fête ses 60 ans. Et surtout, cela fait 30 ans qu’il travaille à l’Ecole biblique de Jérusalem. Aujourd’hui, il officie en tant que chercheur dépêché par le Centre national français de la recherche scientifique.

Actuellement, ce prêtre catholique officie plus particulièrement à l’Ecole biblique de Jérusalem pour publier les manuscrits de la grotte 4 de Qumran, dont il est éditeur.

Dans un premier temps, ces manuscrits avaient été confiés à Jean Starcky en 1952-53. Jean Starcky était l’un des sept chercheurs de l’équipe internationale préposée à l’étude de ces manuscrits de la Mer morte.

C’est Jean Starcky qui a chargé Emile Puech de continuer le travail de transcription de ces précieux écrits. Du fait qu’il ne put revenir en Israël, après la guerre des Six jours, en 1967.

Pour Emile Puech, l’Ascension, «c’est la fin des apparitions de Jésus ressuscité et son entrée dans la gloire à la droite de Dieu le Père. C’est aussi la dernière fois où Jésus apparaît à ses disciples.»

«Après sa résurrection, Jésus avait un corps glorieux. Il faut comprendre par là qu’il avait certes une apparence pour se faire reconnaître. Mais qu’il n’avait plus les propriétés du corps de l’humain, d’un corps mortel.»

“Une nuée le recouvrit et puis il disparut”, nous dit l’Evangile de Luc. «C’est le propre du langage biblique que de parler de nuée. C’est une image très utilisée dans le monde sémitique.»

Cela dit, il est curieux de s’apercevoir que seuls deux des quatre Evangiles racontent l’ascension de Jésus de Nazareth: celui de Marc et celui de Luc.

Ainsi, en ce jeudi 24 mai, l’Ecole biblique de Jérusalem, sous la direction du Suisse et dominicain, Jean-Michel Poffet, fête l’Ascension selon la liturgie catholique universelle. Mais, pour tous les Chrétiens, la cérémonie principale se sera donc tenue dans une mosquée, sur le Mont des Oliviers, au sanctuaire dit de l’Ascension.

Emmanuel Manzi

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