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La guerre contre les copies de logiciels est déclarée

Cette piraterie de software a pris une nouvelle dimension grâce à l’Internet. Keystone

Chaque troisième copie de logiciel installée dans les entreprises helvétiques est une copie pirate. En l'an 2000, cette pratique illégale a provoqué un manque à gagner de 175,6 millions de francs, selon les calculs de la Business Software Alliance (BSA), qui tire la sonnette d'alarme.

Un rouleau-compresseur écrasant un tas de disquettes bourrées de copies illégales de logiciels: les Zurichois ont pu assister à ce spectacle insolite, lundi sur l’Helvetiaplatz.

Cette opération était organisée par la BSA, qui défend au niveau mondial la propriété intellectuelle des fabricants de logiciels. Elle visait à dénoncer la piraterie internationale de programmes informatiques. Et à sensibiliser le public comme les entreprises aux pertes enregistrées par le secteur informatique.

Cette piraterie a en effet pris une nouvelle dimension grâce à l’Internet. En particulier, la BSA a recensé quelque 900 000 liens de sites contenant des copies pirates ou des copies réalisées à l’aide de numéros de licence d’origine illégale.

Jugez-en plutôt: les copies pirates saisies l’an passé en Suisse ont atteint une valeur de 17,5 millions de francs. Elles ne représentaient que 23 000 francs en 1998. C’est ce qu’a indiqué à l’ATS Danilo Bianchi, responsable de la division crimes financiers et économiques de la police cantonale tessinoise.

Pour autant, les chiffres helvétiques sont légèrement inférieurs à la moyenne européenne, qui est de 36%. Et bien loin du piètre résultat de la Grèce, où le taux de piraterie atteint les 70%!

Quant au domaine privé, il échappe à la surveillance de la BSA. Mais, selon l’avocat André Thalmann, qui travaille pour BSA, le piratage est certainement tout aussi important dans ce secteur. Voire même supérieur.

La BSA, qui représente notamment Microsoft, Novell et Lotus, agit sur les dénonciations de particuliers. Leurs informations sont ensuite vérifiées. Elles peuvent finalement déboucher sur une procédure légale.

En Suisse, la copie intentionnelle de logiciels ou leur utilisation viole la législation sur les droits d’auteurs. Les coupables risquent une amende allant jusqu’à 40 000 francs ou jusqu’à un an d’emprisonnement. Ces chiffres sont plus élevés si l’infraction se fait par métier.

«L’Union européenne est en train de renforcer sa législation sur les droits d’auteurs pour l’adapter aux technologies modernes, précise Maître André Thalmann. La Suisse s’efforce d’harmoniser sa loi avec la réglementation européenne. Mais elle pourrait en faire plus et, surtout, plus vite.»

Caroline Zuercher

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