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La Journée mondiale du lupus, maladie méconnue

Les malades du lupus produisent des autoanticorps, qui s’attaquent aux cellules saines. (image: Université de Nigata) www.med.niigata-u.ac.jp

Au moins cinq millions de personnes dans le monde souffrent du lupus, maladie inflammatoire chronique très peu connue et caractérisée par une trop grande production d’auto-anticorps.

En Suisse, comme ailleurs, les malades comptent sur la toute première Journée mondiale du lupus pour attirer l’attention.

La date de cette Journée mondiale a été choisie pour coïncider avec celle du 7e Congrès international sur le lupus érythémateux, qui se tient à New York. Objectif: attirer l’attention et favoriser la recherche et la collecte de données épidémiologiques.

Car cette maladie, encore largement inconnue du grand public, représente également une belle somme d’énigmes pour les scientifiques, qui en ignorent toujours les causes.

«Le lupus est une maladie qui attaque le système immunitaire. Et comme le loup dont elle tire son nom, elle ne laisse jamais échapper sa proie», explique Britta Krismer, de l’Association Suisse du lupus érythémateux.

Le rôle du système immunitaire est de protéger l’organisme en produisant des anticorps qui détruisent les bactéries ou les virus.

Mais les patients souffrant du lupus produisent des auto-anticorps, qui s’attaquent aux cellules saines de l’organisme. Ce qui peut entraîner des dégâts aux tissus, des lésions aux organes, l’invalidité, voire la mort.

Maladie caméléon

«Le lupus est comme un caméléon. Il peut prendre plusieurs formes et s’attaquer à différentes parties du corps, des os à la peau, en passant par des organes vitaux conne le cœur ou les riens», précise Britta Krismer.

Ainsi, la maladie revêt une multitude de formes, des plus bénignes aux plus graves, ce qui en rend la détection particulièrement difficile.

«Souvent, les médecins ne sont capables de la diagnostiquer que plusieurs années après l’apparition des premiers symptômes», confirme Britta Krismer.

Pas de traitement

En Suisse, le lupus touche environ trois personnes sur 100’000. Et on estime que ce chiffre est bien plus élevé en Afrique et en Asie. Généralement, la maladie se déclare entre 15 et 45 ans. Les femmes en sont dix fois plus souvent atteintes que les hommes.

Actuellement, aucun médicament spécifique n’est disponible. Tout ce que le médecin peut faire, c’est de combattre les symptômes et d’essayer de maîtriser la progression du mal avec différents médicaments, principalement des anti-malaria ou de la cortisone. Une thérapie lourde, dans la mesure où ces substances ont des effets secondaires particulièrement violents.

«Heureusement que nous avons de bons médecins en Suisse qui travaillent sur le lupus. Et nous collaborons le plus possible avec eux. Mais le monde a encore besoin de prendre conscience de l’existence de cette maladie grave», conclut Britta Krismer.

swissinfo, Vanessa Mock
(traduction, Marc-André Miserez)

Le 10 mai est la première Journée mondiale du lupus érythémateux.
Cette maladie du système immunitaire touche environ trois personnes sur 100’000 en Suisse.
Il n’existe pas à ce jour de thérapie spécifique.

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