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La justice ne s’oppose pas à l’arrivée en force de SAirGroup dans l’Hexagone

SAirGroup souhaite réunir AOM, Air Liberté et Air Littoral sous une même direction. Keystone

Le Tribunal de commerce de Créteil, en région parisienne, a donné son feu vert à la reprise en location-gérance d´Air Liberté par AOM. C´est une étape avant la fusion entre les deux compagnies aériennes françaises appartenant à SairGroup.

Le message est clair: Paris ne s’oppose pas à l’arrivée en force du transporteur helvétique dans l’Hexagone. En effet, en rachetant AOM, Air Liberté et Air Littoral, SAirGroup (le holding de Swissair) devient le numéro deux français derrière Air France, avec 30 pour cent du marché.

Paul Reutlinger, le nouveau patron de SAirGroup en France peut souffler. Il vient de franchir sans trop de difficulté le premier obstacle, à savoir le rapprochement de deux des trois compagnies tricolores que le transporteur à croix blanche souhaite réunir sous un même nom et une même direction.

AOM, Air Liberté et Air Littoral présentent le même défaut: ces trois compagnies ne cessent de perdre de l’argent. Mais regroupées dans une même entité, allégées de 400 salariés (elles en comptent actuellement 6000), elles pourraient donner naissance à une entreprise viable. Ne transportent-elles pas ensemble 10 millions de passagers par an, soit autant que la Sabena, la compagnie belge également propriété de Swissair?

Numéro 3 de Swissair, Paul Reutlinger, 57 ans, a fort bien réussi en Belgique. Non seulement il a redressé la Sabena (celle-ci est devenue plus ponctuelle que Swissair), mais cet Alémanique parfaitement francophone a réussi à se concilier les redoutables syndicats belges.

Sa recette? «Ne pas mentir, et prendre le temps. Il faut dire toute la vérité aux salariés, même si celle-ci n’est pas agréable», affirme le plus latin des dirigeants de Swissair. Il possède un autre avantage comparé aux technocrates des compagnies aériennes. Paul Reutlinger a débuté comme apprenti à l’âge de 16 ans chez Swissair. «Il m’est arrivé à moi aussi de m’ennuyer dans un bureau quand mes chefs ne me donnaient pas de responsabilités», raconte-t-il, dans un excellent français.

Ian Hamel

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