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La littérature boursière n’a plus la cote

Les livres aidant à la recherche d'emploi, eux, se vendent très bien. Keystone Archive

La marche triomphale des livres traitant d'économie a pris fin abruptement avec le marasme conjoncturel.

Les éditeurs voient toutefois des opportunités de redémarrage avec de nouvelles tendances. Les lecteurs veulent des ouvrages compréhensibles et critiques.

La branche du livre n’échappe pas aux cures d’amaigrissement. La demande en livres d’économie qui a progressé continuellement depuis les années 90 est aujourd’hui en pleine stagnation.

«Les diverses catégories de livres sont de moins en moins fournies», relève Jens Schadendorf des éditions Econ. Ce chef des publications voit notamment l’avenir dans un petit nombre de nouvelles sorties.

La vague du «Far West» boursier, dont beaucoup ont profité et sur laquelle les éditeurs voulaient surfer, est belle et bien terminée.

Choix des titres

Cela dit, les éditeurs ne s’avouent pas vaincus. Ainsi, l’éditeur Campus se concentre sur ses compétences de base et fait particulièrement attention au choix des titres, explique sa porte-parole Margit Knauer.

Il est vrai que ces éditions Campus doivent réagir à une diminution de plus de 20% leurs nouvelles parutions depuis le boum de l’année 2000.

Pour Jens Schadendorf des éditions Econ, «le krach boursier a durement amputé le marché».

Un propos largement confirmé par les librairies. Ainsi, Stauffacher et Orell Füssli admettent que les livres traitant du monde boursier ne sont quasiment plus demandés.

En revanche, la littérature abordant des aspects critiques de l’économie et de la globalisation ont par contre plus de succès.

«Les gens de la rue veulent comprendre pourquoi cela va mal aujourd’hui et désirent pouvoir en parler», analyse Jens Schadendorf.

Biographies au top

Ce n’est pas tout. Les biographies de personnalités de la scène économique suscitent également un grand intérêt.

A l’instar des portraits du chef de Porsche, Wendelin Wiedeking, ou celui de l’ancien président de la direction de General Electric, Jack Welsh, ou encore des histoires au sujet de la Deutsche Bank ou de Swissair, qui rencontrent un vif succès.

Apparemment, les livres doivent avoir un côté polémique et une vocation de livre de chevet. Si la littérature économique spécialisée s’adresse avant tout à un cercle réduit, les éditeurs de la branche veulent eux toucher un public beaucoup plus large et profane.

Cette stratégie est bien empreinte de la crise conjoncturelle du moment.

«C’est pourquoi les livres parlant de la vie des gens sous des angles privés et professionnels sont particulièrement demandés pour le moment», constate Christine Reisinger des éditions Linde.

Ainsi, les livres aidant à la recherche d’emploi ou expliquant les démarches pour devenir indépendant se vendent très bien.

Littérature spécialisée

La littérature économique classique concernant un plus petit cercle d’initiés est pour sa part relativement résistante aux aléas. Des sujets tels que le service à la clientèle sont toujours porteurs, explique Susanne Schertenleib, chef des ventes chez Hueber & Lang.

D’autres créneaux comme la motivation des managers et le «coaching» ou encore des livres d’experts se vendent également bien.

swissinfo avec Gabriel Häsler, ats

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