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La longue marche des ex-Gardes suisses a pris fin

Autorités politiques et religieuses, mais aussi nombre de curieux, ont suivi la marche des anciens Gardes suisses. swissinfo.ch

Pour célébrer les 500 ans de la Garde suisse au Vatican, une centaine d'ex-gardes pontificaux ont rejoint Rome après un périple de 723 kilomètres effectué à pied.

Arrivés jeudi après une marche de 28 jours, ils ont reçu la bénédiction du pape Benoît XVI, qui a salué leur «belle initiative».

Les ex-Gardes ont été accueillis sur la Place du Peuple, à Rome, par le commandant actuel du corps, Elmar Mäder, la vice-maire de la capitale italienne, Maria Pia Garavaglia, et le numéro un de la police italienne, Gianni De Gennaro.

Puis les vétérans, les cheveux grisonnants mais le jarret vigoureux, ont poursuivi leur chemin vers la Place Saint-Pierre.

Du haut des fenêtres de son appartement, le pape Benoît XVI a alors salué en français «cette belle initiative, qui rappelle à notre mémoire le courage de ces 150 citoyens suisses qui, avec une vaillante générosité, défendirent jusqu’à la mort la personne du souverain pontife, écrivant par leur sacrifice une page importante de l’histoire de l’Eglise».

Accueil chaleureux

Partis le 7 avril de Bellinzone, les anciens gardes ont parcouru à pied les 723 kilomètres les séparant de la Ville éternelle. Vêtus pour la plupart d’un polo rouge et blanc – aux couleurs de la Suisse – pour des questions de confort.

Leur passage, le long de l’itinéraire historique de la Via Francigena – à travers les Alpes, la Lombardie, la Toscane, jusqu’à Rome – n’est pas passé inaperçu. Chaque village, même le plus reculé, a voulu démontrer son attachement aux soldats du Vatican, en leur donnant par exemple des plaques commémoratives, ou en organisant des fêtes.

Le village d’Acquapendente, dans le Latium, a offert aux ex-soldats du Pape un accueil grand style, avec notamment un riche banquet médiéval et un défilé historique dans les rues du bourg.

Le jour du départ de Bellinzone, seules les autorités – et un petit groupe de curieux – avaient assisté à l’événement. Le chaleureux accueil rencontré en territoire italien a donc laissé plus d’un Garde surpris.

«Rien ne laissait penser qu’on aurait droit à un tel accueil en Italie», déclare à swissinfo le Fribourgeois Pascal Joye, membre de l’armée du Pape de 1999 à 2001. «Les gens nous ont vraiment accueillis avec chaleur, souvent en nous applaudissant à notre passage. Nous avons aussi reçu des messages de paix et d’espoir à apporter à Rome», ajoute-t-il.

Massimiliano Vinci, expert de la Via Francigena, n’est quant à lui pas surpris: «Les Gardes ne se rendent pas compte que pour nous, ils ne sont pas de simples marcheurs. A nos yeux, ils représentent la personnification de la paix, de la fidélité et du catholicisme en général».

Prestation de serment

L’arrivée des anciens Garde suisses marque le début des festivités organisées à Rome pour célébrer les 500 ans de la «plus petite armée du monde».

Vendredi, le président de la Confédération Moritz Leuenberger transmettra le message de salutations du Conseil fédéral lors de la commémoration officielle. Il assistera ensuite à la prestation de serment des nouveaux gardes du pape, samedi, sur la place Saint-Pierre.

Cette cérémonie a lieu chaque année le 6 mai. Une date choisie pour commémorer la défense héroïque du pape Clément VII par ses Gardes suisses, lors du sac de Rome par les troupes de Charles Quint, le 6 mai 1527. A cette occasion, 142 Gardes sur 189 avaient perdu la vie.

La Garde suisse est demeurée aux côtés du pape contre vents et marées. Aujourd’hui, ils sont 110 à monter la garde au Vatican, dans leur célèbre uniforme officiel rouge, jaune et bleu.

Un uniforme qui n’est pas l’œuvre de Michel-Ange, comme le veut la tradition, mais celle du commandant de la Garde Jules Repond (1910-1921), qui s’inspira des fresques de Raphaël…

swissinfo et les agences

La marche des ex-Gardes suisses en quelques chiffres:
723 kilomètres
28 jours de marche, 4 jours de repos
5 km/h, 30 km par jour
79 personnes parties de Bellinzone, et 20 autres de San Gimignano
Age: de 27 à 76 ans

– La Garde Suisse Pontificale a été créée le 22 janvier 1506 par le pape Jules II.

– Le 6 mai 1527, 147 gardes suisses sont morts en défendant le pape Clément VII face aux troupes de l’empereur germanique.

– Depuis, l’assermentation des nouveaux gardes a lieu chaque année le 6 mai.

– Aujourd’hui composée de 110 hommes, la Garde suisse est l’armée la plus ancienne et la plus petite du monde.

– Pour pouvoir entrer dans cette armée, il faut être suisse, de sexe masculin, catholique, âgé de 19 à 30 ans, célibataire au moment du recrutement, mesurer au minimum 1,74 mètres, avoir effectué son service militaire en Suisse et être au bénéfice d’une maturité ou d’un certificat fédéral de capacité professionnelle.

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