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La Lune n’est pas si sèche que l’on pensait (étude)

La Lune contient d'étonnantes réserves d'eau, selon cette étude, sous forme de gigantesques gisements contenant 0,05% du précieux liquide (archives). KEYSTONE/AP/DAVID GOLDMAN sda-ats

(Keystone-ATS) Les futurs explorateurs pourront-ils se désaltérer avec de l’eau de lune? Selon des travaux publiés lundi dans la revue Nature Geoscience, les profondeurs de l’astre seraient étonnamment riches en eau.

“Nous avons trouvé la signature de l’eau partout dans les profondeurs de la Lune en utilisant des données satellitaires”, a expliqué à l’AFP Shuai Li, de l’université Brown à Providence aux Etats-unis, coauteur de l’étude.

Pendant longtemps, on a perçu la Lune comme un astre aride, d'”une magnifique désolation” ou encore “complétement sèche”. Mais la présence d’eau sur l’astre ne fait maintenant plus débat. En 2008 déjà, des chercheurs avaient trouvé des molécules d’eau à l’intérieur de magma ramené par des astronautes des missions Apollo.

“Restait à savoir si ces échantillons reflétaient les conditions générales des entrailles de la Lune ou représentaient plutôt des régions riches en eau exceptionnelles, anormales dans un manteau ‘sec'”, note Ralph Milliken, également de l’université Brown à Providence et coauteur de l’étude.

En utilisant des données de la sonde lunaire indienne “Chandrayaan-1”, les deux chercheurs ont mis en évidence que des dépôts volcaniques contenaient des quantités exceptionnellement élevées d’eau, venant des profondeurs de la lune.

“Ces gisements riches en eau sont répartis sur la surface, ce qui prouve que l’eau trouvée dans les échantillons d’Apollo n’est pas un cas unique”, explique Ralph Milliken.

Peu d’eau mais des gisements énormes

L’hypothèse la plus largement répandue sur l’origine de la formation de la Lune et celle d’une énorme collision entre la Terre et un corps de la taille de Mars, peu après la formation du système solaire. Par conséquent, comment l’hydrogène nécessaire à la formation d’eau a-t-il pu survivre aux températures extrêmes induites par l’impact?

Selon l’étude, les gisements contiennent peu d’eau (moins de 0,05%), mais ils sont énormes, pouvant atteindre jusqu’à 1000 km2. L’astre serait donc finalement “étonnamment riche en eau”, selon les chercheurs. Soit une partie de l’eau a survécu à la collision, soit elle a été apportée peu après par des comètes ou des astéroïdes.

Cette découverte pourrait avoir une application concrète dans l’avenir: “L’eau pourrait être utilisée comme ressource in situ lors d’une future exploration”, selon Shuai Li.

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