Des perspectives suisses en 10 langues

La NASA va lancer une sonde pour frôler le soleil

La sonde, de la taille d'une petite voiture et dotée de quatre instruments, récoltera des données sur le mécanisme thermique qui chauffe la couronne du soleil et qui accélère les vents solaires. KEYSTONE/AP Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory sda-ats

(Keystone-ATS) La NASA a annoncé mercredi le lancement en 2018 d’une sonde qui plongera dans l’atmosphère du soleil. Elle cherchera à mieux comprendre sa dynamique et l’origine des vents solaires affectant la vie sur Terre.

Le vaisseau baptisé Parker Solar Probe sera le premier engin à s’approcher aussi près de notre étoile, jusqu’à 6,2 millions de kilomètres du soleil, soit sept fois plus près que les sondes précédentes.

“Cette mission permettra de répondre à des questions très simples comme celle de savoir pourquoi la couronne solaire est plus chaude que la surface du soleil, ce qui défie les lois de la nature”, a précisé Nicola Fox, la responsable scientifique de la mission au Laboratoire de physique appliquée de l’Université Johns Hopkins, dans le Maryland.

Par endroit, la couronne solaire peut atteindre 2 millions de degrés, tandis que la température à la surface du soleil ne dépasse 5800 degrés.

“Ou encore, pourquoi dans cette partie de l’atmosphère du soleil, se forment soudainement des charges d’énergie qui échappent à l’attraction de l’étoile et vont frapper les planètes”, a poursuivi la scientifique.

Voyage de sept ans

Pour se protéger de températures de près de 1400 degrés celsius, le vaisseau sera équipé d’une protection thermique faite de carbone composite épaisse de 11,4 centimètres, permettant de maintenir une température de 15 à 25 degrés à l’intérieur.

Parker Solar Probe sera lancé par une fusée Delta IV Heavy de la société United Launch Alliance depuis le Centre spatial Kennedy en Floride au cours d’une fenêtre de tir de vingt jours qui s’ouvrira le 31 juillet prochain.

Il faudra près de sept ans à la sonde pour arriver à destination, après avoir survolé Vénus à sept reprises pour réduire progressivement son orbite autour du soleil.

Formée d’hydrogène et d’hélium, notre étoile est 109 fois plus grande que la Terre.

Eruptions solaires

La sonde, de la taille d’une petite voiture et dotée de quatre instruments, récoltera des données sur le mécanisme thermique qui chauffe la couronne du soleil et qui accélère les vents solaires, un flux constant de particules ionisées à plus de 500 kilomètres par seconde.

Ces observations devraient permettre d’améliorer les prévisions des éruptions solaires qui affectent les activités terrestres comme le fonctionnement des satellites et la sécurité des astronautes dans l’espace.

Lors du survol le plus rapproché, la sonde avancera à 700’000 km/h, soit une vitesse suffisante pour effectuer la distance Terre-Lune en un peu plus de 30 minutes.

Hommage scientifique

La mission initialement appelée “Solar Probe Plus” a été rebaptisée du nom de l’astrophysicien Eugene Parker, 89 ans, professeur émérite de l’Université de Chicago. Il a publié en 1958, la première recherche décrivant le phénomène des vents solaires.

“C’est la première fois que la NASA donne le nom d’une personne vivante à un vaisseau spatial”, a relevé Thomas Zurbuchen, administrateur adjoint de l’agence spatiale pour les missions scientifiques.

“C’est un testament de l’importance de ses travaux qui ont fondé un nouveau champ de recherche scientifique et aussi inspiré mes recherches et de nombreuses questions importantes que la NASA continue d’étudier et de mieux comprendre chaque jour”, a-t-il dit.

Le professeur Parker qui fêtera ses 90 ans le 10 juin, a qualifié cette mission de “très excitante”.

La sonde allemande Helios 2, lancée par la NASA, est à ce jour l’engin qui s’est approché le plus près du soleil, en 1976, à 43 millions de kilomètres.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision