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La police judiciaire de Lyon enquête sur la Banque cantonale de Genève

La filiale française de la BCGe aurait blanchi 600 millions de francs français. Keystone

Alors qu´à Genève Bernard Bertossa, procureur général, a mis quatre juges d´instruction pour enquêter sur la Banque cantonale de Genève (BCGe), la brigade financière de la police judiciaire de Lyon s´intéresse à son tour à cet établissement financier.

C’est Bernard Monnot, le fondateur et le premier directeur de la filiale française de la BCGe, qui a mis le feu aux poudres. Fin 1999, il raconte à la mission parlementaire française sur le blanchiment des capitaux, que la Banque cantonale de Genève se livre à ce genre de pratique. Entre 1996 et 1998, elle aurait blanchi presque 600 millions de francs français à Lyon et dans la région d’Annecy,

Le procédé est simple. Des hommes d’affaires français viennent déposer au siège de la BCGe à Genève des capitaux aux origines parfois douteuses. Quelques semaines plus tard, ces mêmes financiers français obtenaient des prêts fictifs à la BCGe de Lyon ou d’Annecy.

Il a fallu plusieurs mois avant que la justice genevoise mette le nez dans ce dossier. Quatre magistrats, parmi les plus expérimentés, comme Daniel Devaud, Daniel Dumartherey et Georges Zecchin, traquent les éventuelles malversations de la Banque cantonale de Genève.

C’est à la suite de plusieurs dénonciations que la brigade financière de Lyon s’est décidée à son tour de se pencher sur les méthodes de cette banque suisse. «J’ai effectivement été interrogé, mais je ne suis pas le seul. Cette enquête préliminaire se veut particulièrement méthodique et complète», souligne Bernard Monnot.

Il s’agit de faire vite. La BCGe a déjà annoncé son intention de vendre ou de fermer purement et simplement cette filiale française ouverte en 1993. Motif officiel? Elle ne serait «pas assez rentable». Quant à la direction à Lyon, elle refuse depuis le début de l’enquête de répondre aux questions des journalistes.

Ian Hamel

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