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La revanche de l’aéroport International de Genève

La majorité des passager de Unique Airport ne sont qu'en transit. Keystone

En 2003, la fréquentation de Unique Airport de Zurich a baissé de 5,1%, celle de l’EuroAirport de Bâle de 19%. En revanche, celle de Genève Cointrin a décollé de 6%.

Cette progression est essentiellement due au fait que l’aéroport romand ne dépend plus de la compagnie nationale depuis 1996.

Quelque 17 millions de personnes ont utilisé l´aéroport de Zurich en 2003, a indiqué jeudi Unique, la société qui exploite le site de Kloten. Même si ce résultat provisoire dépasse les attentes, il signifie un recul de 5,1% par rapport à 2002.

Unique se dit cependant confiant. Après les malheurs de Swiss, qui s´ajoutent au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et au conflit irakien, l´aéroport avait dans un premier temps envisagé une fréquentation annuelle de 16,5 à 16,9 millions de passagers.

Les trois derniers mois de 2003 ont finalement permis de rehausser ces prévisions. Des tarifs de vol revus à la baisse ont notamment revitalisé le trafic passager, a dit la porte-parole d´Unique, Sonja Zöchling.

Malgré ses difficultés, Swiss détient une large majorité des mouvements d´avions avec 58,8%, suivie de Lufthansa (7%). Les compagnies à bas prix Air Berlin et EasyJet totalisent chacune 1,5% des vols.

A noter qu´en raison des taxes aéroportuaires jugées élevées en vigueur à Kloten, EasyJet compte supprimer fin mars deux vols quotidiens vers Londres-Gatwick.

Pas mieux à Bâle

L´ambiance n´est pas meilleure du côté de l´EuroAirport de Bâle-Muhlouse. Il a essuyé une baisse de 19% de son trafic passagers, à 2,49 millions de voyageurs, selon des chiffres fournis mercredi. Et là aussi, Swiss est au cœur des problèmes.

La compagnie a supprimé 1200 postes l´an dernier sur la plate-forme franco-suisse et y a baissé son activité de 75% depuis l´an 2000. En 2002, 3,058 millions de personnes avaient transité sur le tarmac rhénan. Ces douze derniers mois resteront donc une période noire, d´autant que l´aéroport a perdu 2200 de ses 7100 emplois.

Les perspectives pour 2004 ne paraissent pas beaucoup plus favorables à Bâle-Muhlouse. Un nouveau recul de trafic de 15 à 20% est prévu lors du premier trimestre. Sur l´ensemble de l´année la baisse devrait tourner autour de 3 à 5%.

L’Aéroport International de Genève (AIG) affiche pour sa part une santé éclatante. Le rapatriement à Zurich de tous les vols intercontientaux opérés par Swissair en 1996, semble même avoir contribué à ces bons résultats.

Genève bat son record

Avec 8 088 469 voyageurs, soit une hausse de 6% par rapport à 2002, le record de 2000 (7 826 303) est même battu. Toute l’exaspérations affichée en 1996 n’est plus qu’un mauvais souvenir.

La guerre en Irak et l´épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) ne sont pas parvenus à enrayer la croissance de l’aéroport. «Nos bons résultats proviennent du fait que 3% seulement de nos passagers, contre plus de 30% à Bâle et à Zurich, ne font que transiter par l’AIG, explique Jean-Pierre Jobin.

Pour le directeur de l’AIG, 97% de nos passagers sont donc des locaux et leur nombre continue à augmenter en raison du dynamisme économique de l’arc lémanique et de la vitalité de l’économie romande».

Zurich comme Bâle subissent de plein fouet les effets néfastes du lien étroit qui les unit à Swiss. Si la compagnie nationale est en bonne santé, le nombre de passagers qui fréquentent l’aéroport est élevé, «au cas contraire c’est plus difficile», relève Jean-Pierre Jobin.

Certes, la compagnie à prix cassés EasyJet constitue 28% du trafic de l’AIG. Une proportion que le directeur de l’AIG qualifie lui-même de «raisonnable». Sans dénier non plus le rôle de catalyseur joué à Genève par la compagnie britannique.

swissinfo et les agences

– Tous les aéroports suisses n’affichent pas le même optimisme en ce début d’année. En 2003, Genève est le seul qui soit parvenu à battre un record de fréquentation.

– En raison de la mauvaise santé de Swiss et du fort lien de dépendance qui unit la compagnie nationale aux aéroports de Zurich et de Bâle, ces derniers ont perdu des passagers l’année passée, respectivement 5,1% et 19%.

– Un hub ne prospère vraiment qu’à la condition que son partenariat le relie à une compagnie en phase d’expansion.

– Genève envisage l’avenir avec sérénité. 97% de ses passagers sont des locaux qui utilisent Cointrin pour voyager et non pas transiter entre deux avions.

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