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La Suisse a besoin d’une police moderne

La conseillère fédérale Ruth Metzler présentait les résultats du rapport, jeudi à Berne. Keystone

La police suisse, telle qu'elle est organisée, a atteint ses limites. Notamment pour lutter contre une criminalité internationale particulièrement efficace. Ses points faibles ont été identifiés dans le rapport USIS, présenté jeudi à Berne, sur la sécurité intérieure de la Suisse. De vigoureuses réformes s'imposent.

Redondances dans le travail, systèmes informatiques incompatible. Les polices cantonales et municipales ont atteint leurs limites en matière de sécurité et de coopération internationale.

Fédéralisme oblige, il n’est pas pour autant question de créer une police nationale. La solution passe donc par l’amélioration de la coopération entre les différents corps et la Confédération.

C’est d’ailleurs ce à quoi travaille actuellement la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP), dans le cadre du projet Police XXI. Directeur de cette Conférence, le Bâlois Jörg Schild a en outre souligné que les cantons étaient prêts à unifier leurs 26 codes de procédure pénale.

En outre, certaines compétences en matière d’enquête et de poursuite pénale vont passer aux mains de la Confédération.

Ces mesures sont d’autant plus nécessaires que la criminalité internationale a déjà plusieurs longueur d’avance. Et la Suisse, avec sa place financière attractive, risque bien de devenir malgré elle une plaque tournante.

Et le fait que Berne ne participe pas à l’Espace européen de sécurité n’arrange pas les choses. En effet, la Suisse ne peut pas compter uniquement sur les accords bilatéraux de coopération policière et de réadmission conclus ces dernières années avec les pays voisins.

Consciente de son point faible, la Suisse a engagé avec l’Union européenne (UE) des discussions pour une éventuelle adhésion au réseau de Schengen et à la Convention de Dublin sur le premier pays d’asile.

L’adhésion au réseau de Schengen permettrait en effet à la Suisse d’avoir accès au Système d’information de Schengen (SIS), qui regroupe diverses banques de données.

En contrepartie, Berne et la CCDJP sont prêts à abandonner les contrôles aux frontières, comme le prévoit cet accord. Il est en effet impossible de négocier une adhésion à la Convention de Schengen «à la carte», a précisé Ruth Metzler.

Le bilan du système de sécurité en Suisse dressé, la direction du projet USIS va maintenant chercher des solutions. D’ici au mois de novembre, elle va en effet proposer des pistes de réforme des structures de la sécurité. Elle présentera son rapport final au printemps 2003.

Caroline Zuercher

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