La Suisse consacre des milliards au trafic
La Chambre des cantons a enfin approuvé la création d'un fonds d'infrastructure de 20,8 milliards pour financer pendant 20 ans les travaux d'amélioration des transports.
Dès 2008, cette somme permettra de compléter le réseau autoroutier, d’améliorer le trafic d’agglomération et de désengorger les autoroutes.
Mercredi à Flims (Grisons), le long feuilleton du fonds d’infrastructure a donc trouvé son dénouement avec la mise sous toit du projet à la Chambre des cantons (Conseil des Etats).
Les sénateurs ont tacitement accepté les modifications apportées par le Conseil national (Chambre du peuple). Il sera notamment possible de financer du matériel ferroviaire roulant avec ce fonds.
De même, le Conseil des Etats a ajouté une gare souterraine à deux voies à Lucerne à la liste des projets de trafic d’agglomération urgents et prêts à être réalisés dès 2008.
Moritz Leuenberger satisfait
Le ministre des Transports Moritz Leuenberger s’est félicité du bouclement de ce dossier. Il représente, après l’introduction de la redevance poids lourds liée aux prestations (RPLP), la deuxième grande étape en matière de politique des transports.
Autre point positif, il n’y a pas de référendum en vue. Et même si cela était, Moritz Leuenberger s’est dit convaincu que la majorité du peuple soutiendrait ce projet.
Ce projet avait été lancé en 2004, justement après le rejet par le peuple suisse du projet Avanti d’aménagement du réseau des routes nationales. Le point qui a longtemps divisé le Parlement portait sur la répartition de ce fonds, financé par les impôts sur les carburants et les taxes routières.
Un gros oeuvre
Sur les 20,8 milliards de francs, 8,5 milliards sont destinés à l’achèvement du réseau autoroutier d’ici 2015, 5,5 milliards à la suppression des goulets d’étranglement sur les routes nationales et 800 millions aux routes principales des régions périphériques et de montagne.
Les 6 milliards restant seront affectés aux infrastructures de transport public et privé dans les agglomérations. Ils serviront ainsi à cofinancer des projets comme la liaison genevoise entre la gare de Cornavin et Annemasse (CEVA), côté français, ou le métro M2 à Lausanne.
Le fonds sera alimenté dans un premier temps par 2,6 milliards issus des réserves du fonds routier, puis par les recettes à affectation obligatoire provenant de l’impôt sur les huiles minérales et de la vignette autoroutière. Dès son instauration, 11 milliards seront libérés.
swissinfo et les agences
– L’amélioration du trafic d’agglomération comporte entre autres trois grands projets: la voie rapide de transit entre Altstetten et Zurich (coût estimé à 1,7 milliard de francs), les raccordements ferroviaires Mendrisio-Varese (134 millions) et Genève-Annemasse, en France (942 millions).
– Sur les autoroutes, les problèmes d’engorgement sont particulièrement aigus dans les grandes agglomérations ainsi que sur l’axe est-ouest, entre Berne et Zurich.
– Le réseau autoroutier, défini en 1960 et complété ensuite, mesure actuellement 1892,2 km, dont 1743 km étaient ouverts au trafic et 149,2 km en projet ou en construction à la fin 2005.
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