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La Suisse en possible modèle de l’Europe d’après-demain

Photo de famille élargie, jeudi à Sochaux. Keystone

Le conseiller fédéral Joseph Deiss participait à la Conférence européenne, jeudi à Sochaux. L'occasion pour le ministre des affaires étrangères d'établir un parallèle entre la Suisse et l'avenir esquissé de l'Union européenne.

La Suisse, de facto, est absente du débat sur l’avenir proche de l’Union européenne. N’étant pas membre, ni officiellement candidate, elle se contente d’observer les réformes qui doivent aboutir à la conclusion d’un nouveau traité européen à Nice. Mais à Sochaux, Joseph Deiss n’a pas manqué l’occasion de poser ses jalons de l’Europe d’après-demain.

La Conférence européenne est une étrange invention institutionnelle, chère à la France qui préside l’Union jusqu’à la fin de l’année. L’idée, concrétisée en 1997, était d’associer aux Quinze non seulement les pays officiellement candidats à l’adhésion – ils étaient six, ils sont douze – mais aussi la Turquie, qui avait très mal pris le refus européen d’ouvrir avec elle des négociations d’adhésions.

Aux côtés des vingt-neuf pays membres, la Suisse s’y retrouve avec un statut à part de «membre désigné», que lui vaut sa demande d’adhésion gelée après le refus de l’Espace économique européen en décembre 1992.

Pour les membres du Conseil fédéral, les occasions de siéger avec leurs homologues européens sont rares. Joseph Deiss en a profité pour expliquer le système fédéral fonctionnant en Suisse. Une Suisse qui pourrait servir de modèle à l’Union européenne si celle-ci devenait une fédération, comme l’imagine notamment le ministre allemand des affaires étrangères Joschka Fischer.

Pour Joseph Deiss, l’expérience suisse montre que la fédération n’implique pas la disparition de l’identité des régions qui la composent. Le président de la Commission européenne, Romano Prodi, avait récemment fait sienne cette comparaison. De là à suggérer à l’Union européenne de copier la constitution helvétique, il y a un pas que le ministre suisse des affaires étrangères se garde bien de franchir.

Thierry Zweifel, Bruxelles

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