La Suisse exporte de plus en plus d’armes
Les ventes de matériel de guerre à l’étranger ont enregistré l’an passé une 4e hausse consécutive, notamment grâce aux ventes de blindés.
En 2004, la Suisse a exporté à l’étranger pour plus de 400 millions de francs d’armes, soit une augmentation de plus de 6% par rapport à 2003.
Les principaux pays importateurs ont été l’Allemagne (livraisons d’une valeur de 66 millions), suivie du Botswana (60,8 millions), de l’Espagne (43,1 millions), de l’Irlande (42,5 millions) et des Etats-Unis (34 millions), a indiqué mardi le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco).
Large ventes de blindés
La raison principale pour laquelle Gaborone, Dublin et Madrid figurent en tête de classement est leur large importation de véhicules blindés à roues.
Ainsi la Suisse a livré du matériel de ce type pour 60,7 millions au Botswana, pour 42,6 millions à l’Irlande et pour 22 millions à l’Espagne. Elle a également fourni des blindés pour 13,1 millions à l’Allemagne, pour 15,8 millions à la Suède et pour 13 millions aux Emirats arabes unis.
D’une manière générale, la catégorie «véhicules blindés et autres véhicules automobiles» représente 42,4% des exportations suisses (contre 30,1% en 2003). Suivent les munitions pour armes de tous calibres 17,6% (20,6%) et les appareils de conduite de tir 16,9% (19,6%).
Les ventes de blindés au Botswana ont par ailleurs fait gonfler les importations africaines qui ont pratiquement doublé, de 8,7% du total à 15,8%. L’Europe reste toutefois le principal marché d’exportation (63%), reléguant loin derrière l’Asie (12,4%), l’Amérique (8,8%) et l’Océanie (0,02%).
Peu de demandes rejetées
Côté demandes d’exportation, 2193 requêtes ont été déposées en 2004 pour une valeur totale de 1,17 milliard, soit une légère hausse par rapport à l’année précédente (2069 demandes, 995,5 millions). L’immense majorité (2175) ont reçu une réponse positive.
Seules 18 (valeur: 1,5 million) ont été rejetées. Comme en 2003, les refus concernaient des armes de poing et à épauler et des munitions.
Une énorme différence existe entre le montant effectif des exportations et la valeur des demandes autorisées. Elle s’explique notamment par le fait que toutes les ventes d’armes autorisées n’ont pas été entièrement achevées durant l’année en revue. Par ailleurs, certaines exportations finissent par échouer, l’acheteur ne pouvant payer ou annulant sa commande.
Le marché du matériel de guerre représente 0,27 % des exportations totales du commerce extérieur suisse. Quelque 71,7 % des armes (contre 76,8 % en 2003) a été vendu dans 25 pays qui ont adhéré aux quatre régimes internationaux de contrôle (Groupe des pays fournisseurs nucléaires, Groupe d’Australie, Régime de contrôle de la technologie des missiles, Arrangement de Wassenaar).
swissinfo et les agences
En 2004, la Suisse a exporté pour 402,4 millions de matériel de guerre
Cela correspond à 0,27% des exportations totales du commerce extérieur
Les principaux clients de la Suisse dans le domaine de l’armement sont: l’Allemagne (66 millions), le Botswana (60,8), l’Espagne (43,1 millions), l’Irlande (42,5 millions) et les Etats-Unis (34 millions)
– La Suisse a depuis 1996 une Loi fédérale sur le matériel de guerre.
– Cette loi ne concerne pas seulement le matériel de guerre à proprement parler, mais également les équipements spécialement destinés à l’instruction des troupes.
– Le matériel régit par cette loi ne peut être exporté vers des pays en guerre.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.