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La Suisse garde l’espoir en matière de réchauffement

Les inondations, comme ici en Suisse en septembre 2006, pourraient se multiplier suite au réchauffement climatique. Keystone

Un délégué suisse à la conférence internationale sur le climat de Bonn a relevé des «éléments d'optimisme» en dépit de l'intransigeance des Etats-Unis.

La difficulté à amener les Etats-Unis et des pays comme la Chine et l’Inde à la table des négociations a marqué un bémol dans cette rencontre organisée par l’ONU pour poser les bases d’un sommet prévu en décembre à Bali.

«Nous devons être positifs, déclare José Romero, de l’Office fédéral de l’environnement. Je pense que nous avons accompli déjà beaucoup de choses depuis que la Convention de l’ONU sur le changement climatique a été adoptée à Rio. Le thème du climat est entré dans le business plan de beaucoup d’entreprises, sans parler de presque tous les gouvernements.»

La conférence de Bonn qui a réuni quelque 1800 participants durant deux semaines, a permis aux 166 pays signataires de la convention de plancher sur le transfert de technologies propres aux pays en développement, l’adaptation aux conséquences actuelles du changement climatique déjà entamé et les moyens d’éviter la déforestation.

«Les gouvernements n’ont plus d’excuses pour ne pas agir contre le changement climatique, a déclaré le président de la convention, Yvo de Boer, pour qui les moyens technologiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont disponibles.

Il ne manque plus que de réfléchir à l’architecture générale, a-t-il souligné avec le Sommet de Bali en décembre qui doit poser les jalons de la suite du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui expire en 2012.

Etats-Unis peu enthousiastes

«Dans le monde entier, on reconnaît que le thème est très sérieux, déclare José Romero. Et le fait que tous les gouvernements ont adhéré à la convention démontre leur volonté d’entreprendre une action.»

Néanmoins, malgré les récents rapports de l’ONU tirant la sonnette d’alarme en matière de réchauffement global, les Etats-Unis et le Japon voient peu de chances pour qu’on lance des discussions formelles au Sommet de Bali pour étendre et renforcer le Protocole de Kyoto sur le réchauffement climatique qui expire en 2012.

L’Allemagne souhaite d’ores et déjà accueillir une réunion du G8 en juin. Son but: parvenir à un accord pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et pour promouvoir le commerce des certificats de CO2.

Mais mardi, le principal négociateur américain, Harlan Watson, a rejeté cette idée, déclarant qu’il s’agissait là d’un «but politique à long terme, pas d’un objectif scientifique». Le négociateur américain a par ailleurs ajouté qu’il était «important de ne pas compromettre la croissance économique».

«Eléments d’optimisme»

Le négociateur en chef du Japon s’est montré «réellement pessimiste» sur les chances d’amener les Etats-Unis et la Chine à la table des négociations. José Romero est en revanche plus confiant.

«L’un des leçons que nous avons tirées de ce processus est que le coût de la réduction des émissions n’est probablement pas si important, déclare-t-il. Le groupe intergouvernemental sur le changement climatique a indiqué que le fardeau du Protocole de Kyoto ferait peser sur les économies développées avait été dans un premier temps surestimé. Il y a là des éléments qui poussent à l’optimisme.»

José Romero croit que les pays «doivent eux-mêmes analyser leur potentiel pour réduire leurs émissions tout en conservant un haut degré de développement économique». Ils savent en effet mieux que quiconque où se trouve le potentiel de réduction et comment des mesures effectives au niveau des coûts peuvent être mises sur pied.

Le négociateur suisse conclut en soulignant que l’interaction entre les pays les plus puissants reflète l’importance du changement climatique. «Or lorsque vous commencez à rechercher des solutions, vous pourrez éventuellement en trouver. Nous avons juste besoin de davantage de travail, davantage d’analyse et davantage de bonne volonté.»

swissinfo, Thomas Stephens
(Traduction de l’anglais: Olivier Pauchard)

La loi sur le CO2 est entrée en vigueur le 1er mai 2000. Elle constitue le noyau dur de la politique suisse en matière de loi sur le climat et complète les engagements pris par la Suisse au niveau international.

Son objectif est de parvenir à réduire, d’ici 2010, les émissions de CO2 de 10% par rapport aux valeurs de 1990.

La loi se base sur un mécanisme à deux niveaux: une taxe sur le CO2 peut être introduite uniquement si les objectifs de réduction n’ont pas été atteints grâce à des démarches volontaires et à d’autres mesures d’accompagnement.

Longtemps débattue, l’origine humaine du réchauffement de la planète fait désormais l’objet d’un consensus entre les scientifiques.

Une synthèse des différentes recherches a été présentée à l’occasion d’une conférence internationale tenue début février à Paris.

Les spécialistes de 113 pays ont évalué à 90% la probabilité d’une responsabilité humaine dans le changement climatique.

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