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La Suisse perd un illustre chef d’orchestre

Armin Jordan dirigeant l'Orchestre de la Suisse romande en 1996 sur la scène de l'Arena à Genève Keystone

Armin Jordan est décédé. Directeur artistique de nombreux ensembles, il a notamment marqué le public lorsqu'il fut à la tête de l'Orchestre de la Suisse romande (OSR).

Agé de 74 ans, le musicien s’est éteint dans la nuit de mardi à mercredi des suites d’une syncope survenue vendredi soir dans la fosse d’orchestre du théâtre de Bâle.

Le chef d’orchestre a été frappé de syncope alors qu’il dirigeait la première de l’opéra «L’amour des trois oranges» de Serge Prokofiev. Il avait été nommé chef d’honneur de l’Orchestre symphonique de Bâle au printemps dernier.

Chef de réputation européenne, réclamé un peu partout, Armin Jordan connaissait aussi maintes villes alémaniques et romandes. Beaucoup se sont disputées sont talent depuis son entrée en musique en 1957.

Etudes à Lausanne

Né en 1932 à Lucerne, il effectue ses études musicales à Lausanne et Genève. Sa carrière débute comme chef assistant au Théâtre de Bienne et Soleure, qu’il dirige dès 1961. Puis, tour à tour, il devient le premier chef de l’Opéra de Zurich en 1963 et directeur musical du Théâtre de Saint-Gall entre 1968 et 1971.

C’est certainement à Bâle qu’il a connu sa plus belle idylle artistique, comme directeur du Théâtre de la Ville entre 1971 et 1989. Parallèlement, de 1973 à 1985, Armin Jordan fut directeur artistique et chef de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, avec lequel il a beaucoup enregistré et entrepris plusieurs tournées.

Directeur artistique de l’OSR de 1985 à 1997, Armin Jordan est le premier chef suisse à avoir occupé cette fonction après le départ d’Ernest Ansermet en 1968. A la tête de l’OSR, où il a succédé à l’Allemand Horst Stein, il a sillonné le monde entier.

Succès sans précédent

Avec lui, l’OSR multiplie les tournées et les concerts à succès au Japon, en Corée du Sud, aux Etats-Unis, en Belgique ou en Grande-Bretagne. Après l’OSR, le chef helvétique n’est pas resté inactif. Il a dirigé ponctuellement des orchestres dans plusieurs pays d’Europe. Entre 1986 et 1992, Paris obtient ses faveurs, comme chef d’orchestre invité de l’Ensemble Orchestral de Paris.

Armin Jordan laisse de nombreux disques. Il a notamment dirigé des enregistrements avec l’OSR mais aussi avec l’Orchestre National de l’Opéra de Monte-Carlo, l’Orchestre Symphonique de Bâle, avec le Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio France et avec l’Orchestre National de France.

swissinfo et les agences

La carrière d’Armin Jordan a été jalonnée de prix. Parmi eux, la Légion d’honneur française, remise en avril 2000 à Genève.

En 1996, il a reçu la médaille «Genève reconnaissante» décernée par l’exécutif de la ville.

Quatre ans auparavant, il était honoré du Grand Prix de la Nouvelle académie du disque de Paris et en 1990 du Prix Max-Petitpierre. Ce dernier récompense chaque année une personnalité ayant contribué au rayonnement de la Suisse dans le monde.

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