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La Suisse peut faire plus à l’ONU

La Suisse a rejoint les Nations Unies le 10 septembre 2002. Keystone Archive

Une trentaine d'ONG suisses appellent la Confédération à s'engager davantage au sein des Nations Unies.

Selon ces mêmes ONG, le gouvernement suisse devrait également mieux prendre en compte l’avis des représentants de la société civile.

«La Suisse a fait un pas dans la bonne direction. Mais elle peut s’engager davantage.» C’est ainsi que Christian Häberli résume la journée de débats organisée mardi par l’Association Suisse-Nations Unies.

Selon le vice-président de cette association, la cheffe de la diplomatie helvétique s’est montrée ouverte aux doléances d’organisations non-gouvernementales (ONG) aussi diverses que Greenpeace, Amnesty International, la Communauté de travail des œuvres d’entraide, l’Union syndicale suisse, economiesuisse ou encore la Fédération des entreprises suisses.

En effet, devant la cinquantaine de représentants de la société civile réunis à Berne, Micheline Calmy-Rey a prôné un nouveau partenariat avec le secteur privé et la société civile.

«Je crois que nous pouvons prendre la ministre au mot», dit Christian Häberli, dont l’association milite justement en faveur d’une meilleure intégration de la société civile dans la politique extérieure de la Suisse.

Selon le vice-président de l’Association Suisse-Nations Unies, les ONG saluent d’ailleurs le travail déjà accompli par la Suisse depuis son adhésion à l’ONU en septembre 2002.

Une série de louanges

«La politique générale de la Suisse en matière de droits humains est tout à fait remarquable», admet de son coté Daniel Bolomey, de la section suisse d’Amnesty International (AI).

Et d’ajouter: «C’était déjà le cas avant son adhésion de la Suisse à l’ONU. Mais, depuis, la Suisse prend des positions encore plus courageuses».

Daniel Bolomey cite notamment le rôle important joué par la Confédération dans la création de la Cour pénale internationale ou encore dans le renforcement de la Convention des Nations Unies contre la torture.

Le responsable d’Amnesty international salue aussi les efforts helvétiques dans la lutte contre le commerce des diamants de la guerre.

«Mais, estime Daniel Bolomey, les procédures de contrôle sont insuffisantes et les guerres suscitées par ce trafic continuent.»

Des attentes multiples

D’une manière générale, la Suisse devrait d’ailleurs insister – dans son action à l’ONU – sur l’application effective des traités internationaux. C’est en tout cas le souhait des principales ONG réunies à Berne.

Daniel Bolomey, lui, donne l’exemple de la guerre en Irak qui a été menée en violation du droit international.

«Il y a un courant en faveur d’une convocation de l’assemblée générale des Nations Unies pour examiner cette question, rappelle-t-il. la Suisse devrait soutenir ce projet.»

Et ce n’est pas tout. Les ONG réclament également une meilleure prise en compte de leurs avis dans l’élaboration des prises de position défendues par la Suisse.

«Nous ne voulons pas seulement être bien informés, souligne Daniel Bolomey. Nous souhaitons également être mieux consultés.»

Davantage de cohérence

Enfin, les ONG veulent que le gouvernement helvétique soit plus cohérent dans l’ensemble de sa politique extérieure.

«La Suisse ne peut se faire l’avocat des droits humains tout en développant une politique contestable à l’égard des étrangers», estime Daniel Bolomey.

Le responsable de la section suisse d’AI relève toutefois l’engagement pris récemment par la ministre des Affaires étrangères.

«Micheline Calmy-Rey nous a assurés que le rapport 2004 du gouvernement sur les droits humains serait centré sur ces problèmes de cohérence».

swissinfo, Frédéric Burnand, Genève

L’Association Suisse-Nations Unies a d’abord milité pour l’entrée de la Suisse dans l’ONU.
L’ONG cherche maintenant à intégrer la société civile dans l’action de la Suisse.
Sa présidente est la parlementaire saint-galloise Erika Forster-Vannini.

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