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La Suisse proteste auprès de la Tunisie

Le président Ben Ali et Samuel Schmid lors de l'ouverture du sommet. Keystone Archive

Le gouvernement a protesté auprès de la Tunisie suite à la censure du discours prononcé par le président Samuel Schmid au sommet de l'information (SMSI).

Le chef opérationnel de la délégation helvétique Marc Furrer va également se plaindre, mais auprès de l’Union internationale des télécommunications.

L’ambassadeur de Tunisie en Suisse a été convoqué mercredi après-midi par le ministère helvétique des Affaires étrangères (DFAE).

Le chef de la Division politique II du DFAE (Afrique/Moyen Orient), Paul Fivat, lui a transmis oralement la protestation officielle des autorités helvétiques.

Le porte-parole du DFAE Jean-Philippe Jeannerat précise à swissinfo que «le Conseil fédéral (gouvernement) a en outre chargé Marc Furrer d’écrire à l’Union internationale des télécommunications, organisatrice du SMSI».

En clair, le chef opérationnel de la délégation suisse à Tunis doit «protester contre l’ensemble des entraves mises à la liberté d’expression et au travail des journalistes lors du sommet» de Tunis.

Un journaliste a en effet été violemment agressé en marge de la réunion et plusieurs de ses collègues ont été pris à partie en couvrant l’action de la société civile tunisienne et internationale.

De plus, à l’intérieur même du centre de conférence, les participants n’avaient pas accès à une série de sites Internet (dont swissinfo) mis à l’index par le régime du président Ben Ali.

Un discours censuré

Pour mémoire, la Suisse – qui avait accueilli le premier volet du Sommet mondial de la société de l’information à Genève en 2003 – était l’hôte d’honneur de la conférence de Tunis.

A ce titre, le président de la Confédération Samuel Schmid représentait la Suisse lors de l’inauguration du SMSI, mercredi passé à Tunis. Or, dans son discours, il a dénoncé indirectement mais durement la situation des droits de l’homme en Tunisie.

La cérémonie était diffusée en direct par la télévision nationale tunisienne. Mais sa retransmission a été inopinément interrompue au moment même où Samuel Schmid s’en prenait aux régimes liberticides, évoquant ainsi indirectement celui du président Ben Ali.

En outre, la traduction distribuée dans la salle de conférence ne comportait pas non plus les passages incriminés.

Une entrave à la liberté

«La censure du discours de Samuel Schmid est une violation de la liberté d’expression», a martelé le ministre suisse des Télécommunications Moritz Leuenberger mercredi devant les médias.

Et de critiquer les conditions dans lesquelles s’est déroulée la conférence de presse qu’il a lui-même tenue à Tunis le lendemain de la prestation censurée du président de la Confédération.

«Lors de cette conférence de presse, il y avait des personnes qui n’étaient pas des journalistes, conclut Moritz Leuenberger. Ces agents ont attaqué la Suisse comme pays de l’argent sale.»

swissinfo et les agences

Après une 1ère phase en décembre 2003 à Genève, la 2e phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) s’est tenue à Tunis du 16 au 18 novembre.

La délégation suisse était dirigée par le président de la Confédération Samuel Schmid pour la cérémonie d’ouverture.

Le ministre de la Communication Moritz Leuenberger l’a ensuite remplacé pour participer aux débats et à la cérémonie de clôture.

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