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La Suisse rattrapée en matière de développement

L'entrée à l'école plus tardive en Suisse qu'ailleurs pèse sur le classement. Keystone

La Suisse a perdu deux places dans le classement mondial du développement humain réalisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Elle est passée du 7e rang l’an dernier au 9e cette année. La Norvège reste 1ère et le Niger dernier.

La situation en Suisse n’a pas changé d’une année sur l’autre, explique Cecilia Ugaz, coordonnatrice de la rédaction du rapport annuel du PNUD. Mais d’autres pays ont progressé, ce qui explique que la Suisse a perdu deux places.

L’Irlande a ainsi passé devant la Suisse, de même que les Etats-Unis et le Japon. Le taux de scolarisation de la Suisse continue de l’handicaper par rapport aux premiers du classement: la Norvège, l’Islande, l’Australie, l’Irlande, la Suède, le Canada, le Japon et les Etats-Unis.

Immédiatement après la Suisse, viennent les Pays-Bas, la Finlande, le Luxembourg, la Belgique, l’Autriche, le Danemark, la France (16e), l’Italie, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Nouvelle-Zélande et l’Allemagne (21e).

L’Afrique stagne

La plupart des régions du monde vivent en fait mieux aujourd’hui qu’il y a 30 ans, indique le rapport. Il y a toutefois une exception: l’Afrique noire où des dizaines de millions d’habitants sont exposés aux ravages du sida.

Les chiffres ne laissent d’ailleurs planer aucun doute. En queue de liste se trouvent en effet le Niger (177e), après la Sierra Leone, le Mali et le Burkina-Faso. Les 30 derniers du classement sont tous africains, mis à part Haïti (154e) et le Yémen (150e).

Le PNUD souligne notamment que la maladie a réduit l’espérance de vie en Afrique sub-saharienne. Le virus du sida a réduit depuis 30 ans l’espérance de vie en Afrique noire, où l’on recense les deux tiers de la totalité des 40 millions de personnes contaminées.

Ainsi, l’espérance de vie au Swaziland est-elle de 31,3 ans, contre 47 ans en Afrique du Sud et 82,2 ans au Japon.

Le problème de l’eau

Le PNUD met cette année également l’accent sur un autre problème majeur, celui de l’eau potable. L’absence d’accès à l’eau, à l’origine de la mort de près de 2 millions d’enfants tous les ans, contribue à creuser le fossé entre pays riches et pauvres, affirme-t-il.

Dans rapport intitulé «Pouvoir, pauvreté et crise globale de l’eau», il précise que plus d’un milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et plus de 2,6 milliards, soit la moitié de la population totale des pays en voie de développement, n’ont pas accès à des installations sanitaires de base.

Mesures urgentes

Le PNUD préconise quatre mesures urgentes. D’abord, chacun doit disposer chaque jour d’au moins 20 litres d’eau potable: cette quantité doit être distribuée gratuitement aux plus pauvres.

Ensuite, les gouvernements doivent consacrer au moins 1% de leur Produit intérieur brut (PIB) à l’eau et l’assainissement. En général, les dépenses dans ce domaine sont inférieures à 0,5% du PIB.

Le rapport demande en outre d’ajouter 3,4 milliards de dollars chaque année aux 4 milliards d’aide internationale consacrée à ce problème. Les donateurs doivent en faire une priorité alors que, pour l’instant, 5% seulement de l’aide au développement sont investis dans ce secteur.

Enfin, le PNUD souhaite le lancement d’un plan d’action mondial, bénéficiant d’un soutien actif au sein des principales puissances réunies dans le G8. Comme la faim, cette crise de l’eau est un fléau silencieux qui ne suscite pas d’action internationale concertée, regrette l’agence de l’ONU.

swissinfo et les agences

Le PNUD livre son Indice mondial du développement humain chaque année.

Cette année, ce classement a pris en compte 177 pays.

Il est établi sur la base de trois facteurs: l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le revenu par habitant.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est une agence spécialisée de l’ONU. Son siège est à New York.

Il prodigue des conseils aux pays en voie de développement et les aide à obtenir de l’argent. Il collabore pour cela avec d’autres organisations internationales.

Le PNUD a six domaines d’activité prioritaires: la démocratie, la lutte contre la pauvreté, la prévention des crises, la lutte contre le sida, la gestion durable des ressources et le développement humain.

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