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La Suisse renforce sa lutte contre les mines antipersonnel

Neuf membres du corps des garde-fortifications sont actuellement en fomation près de Kandersteg, dans l’Oberland bernois. Keystone

Le ministère suisse de la Défense renforce ses efforts dans le domaine du déminage humanitaire. D'ici à 2002, quarante experts, en cours de formation dans la région de Kandersteg, dans l'Oberland bernois, doivent être prêts à partir en mission à l'étranger.

Ce contenu a été publié le 10 septembre 2001 - 17:58

«Il faut être prêt à s'absenter longtemps de chez soi et la famille doit se débrouiller», c'est ce que l'on attend d'un spécialiste du déminage - appelé superviseur -, explique Jürg Luginbühl à swissinfo.

Père de deux enfants et âgé de 43 ans, Jürg Luginbühl travaille depuis 1999 comme superviseur, après avoir reçu une formation dispensée en Bosnie-Herzégovine par l'organisation non-gouvernementale «Help Germany».

«Aider à s'aider»

«Nous, les Suisses, nous ne remplissons pas des tâches de déminage à proprement parler, souligne Jürg Luginbühl. Sur le terrain, ce sont les troupes locales qui, munies de détecteurs, s'engagent sur les sites où l'on suspecte la présence de ces engins redoutables.

Les superviseurs, eux, restent à l'arrière et jouent plutôt le rôle de conseillers. Nous ne pourrions rien faire sans les habitants, qui, eux, savent exactement où sont les mines. Nous, nous les aidons à apprendre à s'aider.»

Actuellement, Jürg Luginbühl instruit neuf membres du corps des garde-fortifications près de Kandersteg, dans l'Oberland bernois. D'ici à la fin de 2002, quarante agents seront prêts à être envoyés en mission à l'étranger.

La Convention d'Ottawa en question

L'engagement de la Suisse est la conséquence de la Convention internationale anti-mines, signée en 1997 et appelée aussi Convention d'Ottawa. La Suisse ratifiait ce document l'année suivante, s'engageant à ne plus produire, stocker ou vendre de mines. En outre, le texte d'Ottawa enjoint aux pays industrialisés de contribuer au déminage des pays pauvres et ravagés par la guerre.

L'engagement de la Suisse répond donc à un objectif humanitaire. Mais «ce type d'opération dans des régions en crise permet également à l'armée suisse d'accumuler des expériences qui peuvent lui être utiles par la suite», explique Erwin Dahinden, de l'état-major général suisse.

Centre de compétence à Genève

L'armée mise à part, le ministère des Affaires étrangères et la Direction pour le développement et la coopération (DDC) participent également à la lutte contre les mines antipersonnel. En outre, un centre de compétence pour le déminage humanitaire a été créé à Genève en 1998 par la communauté internationale.

En collaboration avec l'Ecole polytechnique fédérale, ce centre a constitué une gigantesque banque de données ainsi que des cartes. Aujourd'hui, selon Erwin Dahinden, «Genève est devenu l'un principaux centres de déminage».

Une goutte d'eau dans la mer

On estime entre 60 à 110 millions les mines antipersonnel dispersées de par le monde. Et elles sont encore stockées par millions. Bon marché et efficaces, elles sont aujourd'hui encore très prisées par les guérillas des pays peu industrialisés.

Dans ce contexte, les efforts de la Suisse peuvent sembler dérisoires. Mais Erwin Dahinden relativise: «Tout que nous avons investi jusqu'ici en argent, en matériel et en personnel a contribué au déminage. Si l'on réussit maintenant à stopper la fabrication des mines, les guérillas ne pourront plus recourir à ces armes dévastatrices.»

Felix Münger, Kandersteg

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