La Suisse renforce son dispositif de contrôle
Dès la semaine prochaine, les aéroports suisses vont relever les adresses des voyageurs en provenance des pays touchés par la pneumonie atypique.
Accusé de lenteur par la presse dominicale, l’Office fédéral de la santé publique se défend.
Le dispositif de contrôle continue à se mettre en place. C’est ainsi que les passagers de toutes les lignes directes en provenance des pays à risque devront remplir une fiche dans les aéroports de Zurich et de Genève.
C’est ce qu’a déclaré lundi dans le quotidien romand Le Temps, Pierre-Alain Raeber, chef de la section épidémiologique et maladies infectieuses de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Et pour faciliter la traçabilité des gens, ils devront indiquer d’où ils viennent et où ils vont.
Un questionnaire en préparation
Un questionnaire est en préparation et une brochure d’information en chinois à l’étude.
A leur arrivée en Suisse, les passagers venant d’un pays infecté reçoivent une information en anglais, en allemand et en français expliquant les directives à suivre en cas de symptômes du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
A Zurich et à Genève, des personnes sont chargées d’observer les voyageurs en provenance des pays à risque. Si elles présentent des signes de maladie, elles sont dirigées vers des médecins.
Actuellement, dix cas de suspicion du SRAS sont répertoriés par l’OFSP. L’un d’eux est considéré comme probable.
Le dernier cas en date est un homme âgé de 37 ans. Il habite en Suisse romande et revient d’un séjour à Hong Kong.
Aucun cas réel n’a été signalé
«La Suisse est menacée, mais elle n’est pas en situation de crise», a déclaré le responsable de l’OFSP. Aucun foyer ne s’est développé et aucun cas réel n’a été signalé.
L’Office est toutefois conscient de la gravité de la situation, mais n’envisage pas de prendre des mesures draconiennes pour l’instant, comme par exemple la fermeture des aéroports.
Un dispositif de crise a néanmoins été mis en place. L’Office a créé une «hotline» pour la population et les voyageurs. Et des conseils sont donnés sur son site Internet (cf liens).
En revanche, aucune mesure contraignante n’a été prise. Mais une task force de huit personnes travaille depuis six semaines sur l’épidémie.
Sur le plan cantonal, les hôpitaux universitaires ont prévu des capacités d’accueil spéciales pour les personnes qui développeraient la maladie.
OFSP accusé d’avoir tardé
Accusé par le Parti démocrate chrétien et par le conseiller d’Etat genevois Charles Beer d’avoir tardé à prendre des mesures, l’OFSP se défend.
Non, affirme Pierre-Alain Raeber, la Suisse n’a pas mis trop tardivement la Chine sur la liste des pays à risque. «Elle a suivi exactement les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)», précise le chef de la section épidémiologique et maladies infectieuses de l’OFSP.
Cela dit,Thomas Zeltner, le directeur de l’Office fédéral de la santé publique, s’est montré pessimiste dans la SonntagsZeitung.
«Le SRAS restera un problème majeur dans les mois, voire les années à venir. Un pays industrialisé comme le Canada n’est pas arrivé jusqu’à présent à juguler la maladie».
swissinfo et les agences
– En Suisse, 24 cas de SRAS ont été annoncés aux autorités, 1 seul a été déclaré probable, quatorze se sont révélés infondés et 8 font encore l’objet d’analyses en laboratoire.
– Plus de 130 personnes sont désormais décédées du syndrome respiratoire aigu sévère en Chine et à Hong Kong.
– Vingt personnes sont mortes à Toronto au Canada alors que la maladie a fait une première victime à Taiwan.
– La directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Gro Harlem Brundtland, a estimé qu’il était encore possible de maîtriser l’épidémie de pneumonie atypique pour l’empêcher de devenir une pandémie.
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