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La Suisse s’engage pour la paix au Sri Lanka

Micheline Calmy-Rey profitera de la visite de cinq jours au Sri Lanka pour tenter de relancer le processus de paix. Keystone Archive

Micheline Calmy-Rey s'est rendue vendredi au Sri Lanka. Elle tentera de faire le point sur un processus de paix actuellement au point mort.

La ministre des Affaires étrangères y participera par ailleurs à la conférence des ambassadeurs de Suisse en Asie. Au menu: le renforcement du réseau diplomatique dans la région.

La Suisse s’active depuis longtemps pour faire aboutir le processus de paix entre le gouvernement central de l’île est la minorité séparatiste tamoule. Depuis 2002, Berne a d’ailleurs intensifié les rencontres bilatérales avec Colombo et la rébellion tamoule.

La Suisse, qui a accueilli du 1er au 7 octobre une réunion interne des Tigres tamouls (LTTE) à Genève, souhaite jouer un rôle complémentaire à celui de la Norvège, médiatrice officielle entre les parties.

Rencontres à haut niveau



Pour y parvenir, Micheline Calmy-Rey – premier membre du gouvernement suisse à se rendre dans l’ancienne Ceylan – profitera de son séjour pour rencontrer notamment la présidente Chandrika Kumaratunga et le Premier ministre Mahinda Rajapakse.

«Nous parlerons du plan de paix, ainsi que de la situation difficile qui existe en ce moment au Sri Lanka, a précisé la ministre à la veille de son départ. Il s’agira du thème central des mes discussions bilatérales.»

Mais des discussions auront également lieu avec des représentants de l’opposition et de la société civile. Micheline Calmy-Rey tient d’ailleurs tout particulièrement à de telles rencontres.

«Dans un processus de paix, il est important de renforcer la société civile, explique-t-elle. Une société civile forte est un signe du bon fonctionnement de la démocratie.»

Tigres prêts à négocier

Le dialogue entre la rébellion tamoule et le gouvernement est au point mort depuis avril 2003.

«Nous sommes satisfaits que le cessez-le-feu soit maintenu, mais on assiste encore à des assassinats politiques et au recrutement d’enfants soldats», déclare Stephan Husy, responsable de la Section Opérations et Pool d’experts pour la promotion civile de la paix auprès de la Division politique IV du DFAE.

«Il n’y a pas eu de percée dans le processus de paix, poursuit-il. Les partis en présence n’ont pas repris les discussions. Avec la Norvège, nous préparons donc le terrain auprès de chacun d’entre eux pour relancer le processus.»

Reste à voir si ces efforts seront suivis d’effets. Mais il y a des signes encourageants. «La rébellion se dit prête à négocier, ce qui est un signe positif», relève Rodolphe Imhoof, chef de la Division politique II du DFAE.

Renforcement de la présence en Asie



Outre la question du processus de paix, Micheline Calmy-Rey participera également à la conférence des ambassadeurs de Suisse en Asie qui se déroule jusqu’au 12 octobre. Il y sera notamment question de l’ampleur du réseau diplomatique sur ce continent.

Les actuelles coupes dans le budget de la Confédération ont en effet des conséquences sur la diplomatie suisse. Faute de moyens, dans certaines zones, le réseau diplomatique pourrait être revu à la baisse.

«Nous examinons si, dans certaines régions, notre réseau n’est pas trop développé par rapport à nos intérêts politiques et à notre collaboration dans le domaine de l’aide au développement», explique Micheline Calmy-Rey.

Mais, selon la ministre, aucune réduction n’est prévue pour l’Asie: «l’importance économique et politique croissante de l’Asie nous incite à réajuster notre stratégie diplomatique pour les dix à quinze prochaines années.»

«Le DFAE souhaite renforcer son réseau en Asie, souligne-t-elle encore. N’étant pas liée à de grands blocs, la Suisse ne peut par ailleurs compter sur d’autres pour défendre ses intérêts, comme par exemple les pays de l’Union européenne.»

Aussi les droits de l’homme



Les questions migratoires – la Suisse accueille notamment quelque 40’000 Sri Lankais, la promotion culturelle et la politique d’aide au développement seront également abordées lors de cette conférence des ambassadeurs.

La promotion de la paix et des droits de l’homme en Asie est aussi au menu. La Suisse mène notamment depuis plus de dix ans un dialogue sur les droits de l’homme avec la Chine, ainsi qu’«un essai de dialogue» avec la Corée du Nord.

swissinfo et les agences

– La Suisse a créé en 2003 un poste de conseiller pour le processus de paix à l’ambassade de Colombo. Elle soutient des projets de promotion de la société civile, du fédéralisme, des droits de l’homme ainsi que des programmes de déminage.

– Le Sri Lanka est aussi important pour la Direction du développement et de la coopération ( 8 millions de francs par an).

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