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La Suisse salue l’aide à l’Asie centrale

En Asie centrale, les entreprises sont en majorité petites et artisanales. Keystone

Le président de la Confédération accueille favorablement l’initiative de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour lancer les marchés d’Asie centrale.

Lors de l’assemblée de la BERD, Joseph Deiss rappelle que la majorité de ces pays n’ont pas réussi à accéder à l’économie de marché.

La 13e assemblée annuelle de la BERD qui se tient dimanche et lundi à Londres doit en particulier se pencher sur une nouvelle initiative en faveur des pays de l’ex-Union soviétique.

Ce plan d’action vise à aider plusieurs d’entre eux, qui se trouvent au premier stade de la transition entre un système d’économie planifiée et d’économie de marché.

Parmi eux, on compte les sept Etats les plus pauvres d’Asie centrale et du Caucase: l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, le Kirghisistan, la Moldavie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan.

En tant que ministre de l’Economie, Joseph Deiss est également gouverneur suisse auprès de la BERD. Il a déclaré lundi aux délégués réunis à Londres que les programmes d’investissement dans les pays d’Europe centrale – dont huit rejoindront l’Union européenne le 1er mai – s’est avérée payante.

Il a ajouté que, par contre, les projets de la banque européenne n’ont pas permis aux pays d’Asie centrale de prospérer dans la même mesure.

L’héritage soviétique

Depuis la chute du communisme, en 1991, et la fin de quatre-vingts ans de domination économique par Moscou, de nombreuses nations de l’ex-bloc soviétique ont toujours du mal à voler de leurs propres ailes.

«Treize ans après l’indépendance, la qualité de vie moyenne par habitant est toujours en dessous de ce qu’elle était sous l’ère soviétique», indique Joseph Deiss.

Les petites entreprises de certains de ces pays luttent toujours pour se débarrasser des stigmates de l’économie planifiée.

Les responsables de projets de développement s’inquiètent de ce que des régimes autoritaires continuent de freiner la croissance, et que le progrès économique dans des pays tels que l’Azerbaïdjan est bloqué par une corruption à large échelle.

Un plan d’action

Le plan de la BERD vise à promouvoir les petites et moyennes entreprises (PME) locales et à encourager l’intérêt des investisseurs étrangers pour la région.

«Nous devons adapter notre savoir-faire financier afin de répondre aux besoins des PME, qui constituent la colonne vertébrale de ces économies», ajoute le ministre suisse de l’Economie.

Selon lui, la banque pourrait apporter une aide considérable par exemple en simplifiant ses procédures et en réduisant les coûts des transactions.

Joseph Deiss appelle également la BERD à se concentrer sur l’élaboration de programmes de lutte contre la pauvreté, programmes dont les pays concernés pourraient prendre la responsabilité.

«Il est important de convaincre les banquiers que ces pays qui se trouvent au seuil de la transition (vers l’économie de marché) représentent un défi des plus intéressants», conclut M. Deiss.

L’Helvétistan

Depuis plus de dix ans, la Suisse est très active en Asie centrale. Elle représente plusieurs pays de la région au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale (BM).

De leur côté, le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) et la Direction du développement et de la coopération (DDC) ont soutenu de nombreux programmes afin d’aider ces pays à développer leur économie.

Ces projets ont pour objectifs essentiels de promouvoir une bonne gouvernance, de prévenir les conflits, de créer des systèmes de santé efficaces et de protéger les ressources naturelles.

Durant sa session d’été, le Parlement suisse doit du reste se prononcer sur un crédit de 800 millions de francs, afin de poursuivre l’engagement de la Confédération dans la région.

swissinfo, Joanne Shields
(Traduction et adaptation: Isabelle Eichenberger)

La BERD a été créée en 1991 à la suite de la chute de l’Union soviétique.
Son but est d’aider les pays de l’ex-URSS à développer une économie de marché.
La banque investit dans 27 pays d’Europe et d’Asie centrales.
La BERD est formée de 60 Etats-membres et 2 organisations non gouvernementales.

– La Suisse s’est engagée en Asie centrale après l’indépendance des ex-républiques soviétiques en 1991.

– En 1992, la Suisse a créé un groupe de vote au sein de la Banque mondiale du FMI et de la BERD.

– Le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, l’Azerbaïdjan et la Pologne – forment l’«Helvétistan».

– En 2003, Berne y a investi près de 50 millions de francs.

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