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La Suisse soigne ses contacts au Liban

Didier Pfirter (à gauche), en conversation mardi avec le premier ministre Fouad Siniora. Keystone

Le nouvel ambassadeur spécial pour le Proche Orient rentre de trois jours au Liban. Une tournée destinée à soigner les contacts de la Suisse dans la région.

Selon les médias locaux, il aurait rencontré les leaders des principales factions en conflit. Mais à Berne, les Affaires étrangères ne parlent pas encore de médiation.

«Didier Pfirter est en fonction depuis le mois de mars seulement. Il est normal qu’il soigne ses contacts dans la région. Mais à ce stade, on ne peut pas parler de médiation», explique à swissinfo Johann Aeschlimann, porte-parole du ministère des Affaires étrangères (DFAE).

Selon la presse libanaise, l’ambassadeur Pfirter – dont c’était la deuxième visite au Liban – aurait rencontré les principaux dirigeants du pays. Soit le premier ministre pro-occidental Fouad Siniora, le chef de la majorité parlementaire anti-syrienne Saad Hariri ou encore le président pro-syrien Emile Lahoud.

Il aurait également été reçu par des membres du mouvement d’opposition chiite Hezbollah, par le leader chrétien Michel Aoun ainsi que par le patriarche maronite Nasrallah Sfeir. Des noms que le DFAE ne confirme pas.

Une porte-parole de l’ex-président libanais Amin Gemayel a indiqué que l’émissaire suisse a présenté des idées pour créer la base d’un dialogue entre les leaders des différentes parties.

Rôle «historique»

Amin Gemayel a souligné le «rôle historique» de la Suisse comme médiatrice au Liban. En 1984 déjà, elle avait invité à Lausanne les protagonistes du conflit qui a ensanglanté durant quinze ans le pays du cèdre (1975-1990).

Et il y a un mois, des représentants de divers milieux politiques libanais s’étaient rencontrés au Mont-Pèlerin, au-dessus de Vevey, dans le canton de Vaud, à la suite d’une initiative privée soutenue par Berne.

Tribunal international

En janvier déjà, le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Michael Ambühl avait offert les bons offices de la Suisse.

De source diplomatique, on relève que le pays est jugé par toutes les parties libanaises comme un partenaire indépendant.

Le Liban est plongé depuis novembre dans une grave crise politique. Elle a éclaté avec la démission de six ministres pro-syriens peu avant l’adoption par le cabinet du premier ministre Fouad Siniora du projet de l’ONU sur le tribunal international chargé de juger les assassins de l’ancien premier ministre Rafic Hariri en 2005.

La majorité antisyrienne accuse l’opposition de vouloir faire barrage au projet afin de dissimuler une éventuelle implication de Damas dans l’attentat.

swissinfo et les agences

1989: Les accords de Taëf concluent la guerre civile qui ravage le Liban depuis 1975.

2000 : L’armée israélienne se retire du sud du Liban occupé depuis 1978.

2004 : La résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU exige le retrait des forces syriennes du Liban et la fin des activités militaires du Hezbollah.

2005 : L’ancien Premier ministre Rafic Hariri est assassiné, lors d’un attentat au camion piégé. L’ONU mandate des enquêteurs en vue de juger les responsables de cet assassinat.

2006 : Une guerre d’un mois oppose Israël et le Liban provoquant la mort de plus de 1000 civils.

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