Des perspectives suisses en 10 langues

La Suisse veut démêler les noeuds de l’emblème Croix-Rouge

Le double chevron a été présenté le 24 août dernier. Keystone

Le gouvernement suisse organise ces jours-ci une nouvelle consultation des États signataires des Conventions de Genève. Il ne ménage pas ses efforts pour trouver le chemin d´un consensus vers un nouvel emblème du Mouvement de la Croix-Rouge.

Résumé des derniers épisodes d’une polémique déjà ancienne mais relancée il y a quelques mois par la Croix-Rouge américaine: celle-ci veut mettre fin à ce qu’elle estime être une anomalie du mouvement humanitaire, à savoir l’impossibilité juridique pour sa composante israélienne d’y être admise comme membre de plein droit.

Cela supposerait en effet que sa société nationale de secours – le «Magen David Adom» ou Bouclier de David – adopte pour emblème la croix ou le croissant. Les Conventions de Genève n’en prévoient pas d’autre et les responsables du mouvement international refusent d’entrer en matière sur une éventuelle «étoile» de David.

En avril puis en juin, plusieurs séances de travail d’un comité restreint avaient débouché sur une esquisse de solution, avec la proposition notamment d’un troisième emblème en losange (ou diamant) dont on comprit assez vite qu’il ne ferait pas l’unanimité. Plus récemment, il a été question d’un autre type de graphisme en forme de double chevron.

Dans les états-majors genevois de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, on aimerait bien en finir avec cette dispute. Mais si le bât blesse, c’est surtout parce que certains de ses protagonistes semblent donner à la polémique un ton plutôt politique, pour ne pas dire électoral. Aux États-Unis on entend déjà des voix demandant, en cas d’échec, la suppression des contributions américaines aux instances internationales du Mouvement.

La Suisse se sent directement interpellée puisqu’elle est dépositaire des Conventions de Genève. Il lui revient donc de mettre en œuvre tous ses moyens diplomatiques pour sortir au plus vite de cette impasse. Mais avant de convoquer une conférence extraordinaire qui pourrait officiellement entériner le choix d’un nouvel emblème par le biais d’un nouveau protocole additionnel aux Conventions, elle veut s’assurer d’un possible succès.

C’est à cela que servent toutes les consultations plus ou moins informelles qu’ont menées et mènent encore les autorités suisses, de concert avec la Fédération internationale et avec le CICR: à Genève auprès des missions diplomatiques, dans les grandes capitales du Proche-Orient et à New York auprès des membres du Conseil de sécurité.

«On n’est encore que dans la phase préparatoire de la conférence qui pourrait être convoquée à la fin du mois d’octobre, précise l’ambassadeur François Nordmann. Il y a consensus sur le processus, dont la Suisse a la responsabilité, mais les positions concernant un nouvel emblème sont encore assez éloignées les unes des autres».

Bernard Weissbrodt

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision