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La tâche du successeur d’Adalbert Durrer sera difficile

Au Parlement, le PDC occupe 50 sièges contre 52 pour l'UDC. Keystone Archive

A la tête du PDC depuis presque cinq ans, Adalbert Durrer tire un bilan assez positif à l'heure de son départ. Pourtant, la position du parti semble plus incertaine que jamais face à la constante poussée de l'Union démocratique du centre (UDC).

Jadis confortablement installé dans ses terres, le PDC est en but depuis quelques années à l’avancée quasi inexorable des démocrates du centre, principalement en Suisse alémanique. Certes, pour le PDC, les élections fédérales de 1999 n’ont pas tourné à la catastrophe que d’aucuns se plaisaient à annoncer.

Il n’empêche, le grand parti du centre ne semble plus que l’ombre de lui-même. Désormais, il est devenu le plus petit des quatre partis gouvernementaux, en ne recueillant que 15,78% des voix lors des votations fédérales. En termes de sièges, sa députation au Parlement est de 50 élus, contre 60 pour les radicaux, 57 pour les socialistes et 52 pour les démocrates du centre.

Et rien n’indique pour l’heure que l’érosion pourrait s’arrêter. Le 4 mars dernier, les élections communales fribourgeoises ont par exemple montré que l’UDC était encore sur la pente ascendante. Dès lors, il convient pour les démocrates-chrétiens de renforcer leurs positions. Mais reste à savoir comment.

Pour le Genevois Jean-Philippe Maitre, chef du groupe parlementaire PDC, il ne faut pas suivre l’UDC sur la pente du populisme et du conservatisme à outrance. A l’heure où les radicaux ont amorcé un virage à droite et les socialistes à gauche, le PDC aurait, selon lui, toute latitude pour se profiler comme le seul véritable parti du centre.

Mais dans les faits, le PDC semble parfois choisir la voie du conservatisme pour assurer ses positions. Concernant l’avortement, par exemple, il pourrait lancer vendredi un referendum contre la solution des délais telle qu’elle est ressortie des débats parlementaires.

Ce faisant, le PDC aura pour partenaires des partis comme l’Union démocratique fédérale (UDF), ce qui ne renforcera certainement pas son image de modéré.

Le prochain président devra donc trouver une solution pour stopper l’érosion de l’électorat. Entre une voie du centre, qui n’est pas politiquement très spectaculaire, et un chemin conservateur, déjà très largement occupé par l’UDC, il faudra pourtant bien choisir.

Olivier Pauchard, Lugano

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