La zone euro décidera « à l’examen des marchés » pour agir
(Keystone-ATS) « Il n’y a plus de temps à perdre » pour l’Espagne et la zone euro est prête à agir avec la Banque centrale européenne (BCE), déclare au « Figaro » Jean-Claude Juncker. Le président de l’Eurogroupe précise qu’une décision sera prise d’ici quelques jours à l’examen des marchés.
« Les taux se calment depuis que le président de la BCE, Mario Draghi, a dit, sagement, que tout sera fait pour préserver l’euro. Pour ce qui est d’agir, nous déciderons à l’examen des marchés d’ici à quelques jours », dit le président de l’Eurogroupe dans un entretien à paraître lundi dans le quotidien français et mis en ligne dimanche soir.
« Je n’ai aucun doute que les décisions prises au sommet (européen du 29 juin) seront appliquées. Nous sommes arrivés à un point crucial. Mais il reste à préciser le rythme et la mesure. Nous agirons ensemble avec la BCE, sans toucher à son indépendance. Quand je dis ‘nous’, il s’agit du fonds de sauvetage FESF, c’est-à-dire des dix-sept gouvernements », poursuit-il.
« Je ne veux pas aiguiser l’appétit des marchés, mais comme l’a dit Mario Draghi, cela se traduira par des résultats », ajoute le président de l’Eurogroupe.
Discours mesquin
M. Juncker a également affirmé qu’une sortie de la Grèce de la zone euro ne faisait pas partie de ses « hypothèses de travail », car elle aurait « d’énormes retombées négatives », dans un entretien au « Süddeutsche Zeitung » de lundi.
Il a sévèrement critiqué ceux qui banalisent cette idée, comme le ministre allemand de l’Economie Philip Rösler – même s’il n’est pas nommé. L’Allemand avait estimé il y a une semaine que le scénario d’une « sortie de la Grèce de la zone euro (avait) perdu de son horreur il y a longtemps ».
« Ceux qui pensent résoudre les problèmes de la zone euro ainsi, en excluant ou en laissant tomber la Grèce, n’ont pas bien identifié les raisons de la crise », a jugé le Luxembourgeois. « On ne devrait pas évoquer cette hypothèse juste pour servir son petit discours de politique intérieure mesquin », a encore ajouté le chef des ministres des Finances de la zone euro.