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Le basket suisse s’accroche, mais manque de moyens

L'équipe de Suisse, ici en possession de la balle avec Cédric Mafuta, espère rejoindre la France, l'Espagne ou la Grèce dans l'élite européenne. Keystone

Loin des grandes nations européennes, dominatrices des récents Mondiaux au Japon, l'équipe de Suisse de basketball se bat pour se faire une place parmi l'élite.

Malgré des résultats encourageants et l’avènement d’un joueur d’exception, la Suisse du basket n’arrive pas à se donner réellement les moyens de ses ambitions.

Dimanche dernier au Japon. L’Espagne remporte son premier titre de champion du monde en battant la Grèce lors de la finale d’une compétition suivie par des milliers de fans et dont les images ont fait le tour du monde.

Au même moment dans le modeste pavillon des sports de Champel près de Genève, l’équipe de Suisse commence sa nouvelle campagne par un match contre l’Irlande. Loin des projecteurs et des caméras, et devant un parterre de quelque 1850 spectateurs.

Une victoire importante

Fait réjouissant, les basketteurs suisses ont gagné. Sur le fil certes (59-57), mais leur victoire est méritée. Les Helvètes lancent ainsi au mieux une nouvelle campagne européenne qui pourrait les mener jusqu’aux portes de l’élite du Vieux Continent.

Depuis peu, un nouveau mode de compétition sépare en effet les pays de l’élite des plus modestes. Tous les deux ans, deux pays peuvent cependant rejoindre la ‘Division A’ alors que deux autres seront relégués en ‘Division B’.

La Suisse est actuellement une des quatorze équipes de cette dernière catégorie de jeu. Pour la quitter, elle devra impérativement terminer première d’un groupe qui comprend, outre l’Irlande, Chypre et la Roumanie. Puis se montrer meilleure que les autres premiers des autres groupes.

«C’est évidemment un bon départ, ce d’autant que nous redoutions vraiment les Irlandais. Cette victoire nous permet de nous lancer et d’envisager l’avenir avec sérénité», se réjouit Emmanuel Schmitt.

Sans Thabo Sefolosha

Même s’il est d’envergure, la Suisse a les moyens de relever le défi. «Si nous pensions ne pas pouvoir y arriver, nous ne mettrions pas autant d’énergie dans la bataille», surenchérit l’entraîneur national.

De plus, la Suisse pourra bientôt compter sur le retour de son jeune prodige, Thabo Sefolosha.

Premier basketteur helvétique à fouler les parquets de la prestigieuse ligue américaine de la NBA, l’ancien junior de Blonay a dû rester aux USA pour préparer au mieux sa nouvelle saison avec les Bulls de Chicago.

Très attaché à la Suisse, la nouvelle coqueluche de la sphère orange helvétique a cependant répété son intérêt pour l’équipe nationale et sa volonté de l’aider à réintégrer l’élite européenne.

«Thabo a pris une dimension mondiale et cela engendre aussi certains problèmes d’organisation, concède Emmanuel Schmitt. Mais selon les contacts que j’ai avec lui, il va tout faire pour venir nous aider l’an prochain et lors des campagnes futures.»

Des problèmes récurrents

Au-delà de ce contretemps anecdotique, le basket suisse peine à se donner les moyens de ses ambitions depuis de nombreuses années. Les maux sont connus mais le remède se fait attendre.

Les sponsors, l’argent, l’intérêt du public et des médias font défaut. En fonction des nouveaux règlements, la plupart des joueurs qui hantent les parquets helvétiques sont étrangers (les Européens sont considérés comme joueurs suisses et chaque club a droit à trois renforts non communautaire).

Cela, sans compter que les meilleurs éléments possédant un passeport rouge à croix blanche mettent prématurément un terme à leur carrière. Les uns essoufflés par les sacrifices consentis et les autres pour privilégier une carrière professionnelle à la fin de leurs études.

Contrairement aux autres pays, peu de basketteurs suisses jouent encore au-delà des 30 ans… et la relève ne pointe pas le bout de son nez.

Des ébauches de solutions

«C’est vrai que, sans rentrer dans les détails, nous aimerions un peu plus de moyens et de reconnaissance. Mais on peut se plaindre, ou alors essayer de progresser et de donner aux spectateurs l’envie de venir nous voir et nous soutenir», reconnaît Emmanuel Schmitt.

Selon l’entraîneur national, la Fédération suisse travaille dans le bon sens en mettant son énergie au service de la relève. Le but est d’offrir de réelles perspectives à ceux et celles qui choisissent et choisiront cette discipline.

«J’espère que le parcours de Thabo Sefolosha va nous aider à faire connaître le basket suisse, conclut-il. C’est un travail de tous les acteurs du basket. Il faut augmenter le réservoir de manière quantitative et qualitative. Mais j’ai beaucoup d’espoir…sinon je ferais un autre métier.»

swissinfo, Mathias Froidevaux

La Suisse a battu l’Irlande (59-57) lors de son premier match du championnat d’Europe de division B.
Les Helvètes doivent encore jouer contre Chypre (le 6 septembre) et en Roumanie (le 16 septembre). Les matches retour auront lieu à l’automne 2007.
Le basket suisse compte 12 clubs en première division et environ 15’000 licenciés
La Fédération suisse a un budget annuel de près de 200’000 francs suisses.

Dimanche, l’Espagne a remporté son premier titre de champion du monde en battant la Grèce en finale d’un tournoi qui s’est déroulé au Japon. Les Européens ont ainsi relégué au second plan les formations nord et sud américaines.

La Suisse, qui ne fait pas partie de l’élite mondiale, se bat pour rejoindre les meilleures nations de la sphère orange. Lors de son premier match des championnats d’Europe de la division B, elle a battu l’Irlande de deux petits points.

Cette compétition réunis 14 équipes réparties en trois groupes. Seules les trois premiers de chaque groupe ainsi que le meilleur deuxième resteront en lice pour accéder à l’élite européenne. Les deux vainqueurs seront promus et pourront se qualifier pour les prochains championnats d’Europe de l’élite.

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